Dilemme cornélien à L’INA : Entre déguerpissement des occupants et déménagement sur un nouveau site

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Dans l’objectif de trouver un meilleur cadre d’apprentissage pour les élèves de l’Institut national des arts (INA), le ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, Andogoly Guindo, accompagné de certains membres du Conseil national de la transition (CNT), a effectué une visite de terrain le lundi 6 décembre 2021. Au constat, l’environnement n’est plus adapté aux conditions d’études à cause des occupations anarchiques des alentours par les commerçants.

Sur les lieux, le constat est plus qu’amer. Des tas d’ordures partout et des motos qui empêchent de circuler tranquillement parce que certains membres de l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) ont transformé la cour en parking pour commerçants. Selon Ramata Diaouré, membre de la commission culture et éducation du Conseil national de transition, le premier problème de l’INA, c’est son environnement malsain, ajoutant que les autorités ne se sont assumées.

“Comment est-ce que ces gens ont eu l’autorisation de s’installer et comment est-ce qu’un bâtiment historique comme l’INA peut avoir des parties de ces locaux loués à des commerçants. C’est une honte et pour nous au niveau du CNT, l’INA c’est ici, il faut le sauver en l’assainissant et en rénovant l’établissement. Il n’a aucune raison d’aller ailleurs, il doit rester là où il a historiquement été installé”, martèle-t-elle.

Aux dires d’Adama Niaré, membre de la commission finances du CNT, l’Institut national des arts a formé la crème de la culture malienne, beaucoup d’artistes ont fait la fierté du Mali à travers le monde sont diplômés de l’INA.

“Nous avons eu à débattre la problématique lors des deux dernières plénières avec les questions orales adressées au ministre de la Culture qui nous a donné d’amples informations. Comme on le dit, mieux vaut voir une fois que d’entendre cent fois. Après cette visite, nous nous sommes rendu compte de la réalité. Nous sommes dans une période de refondation de l’Etat et cela recommande que chacun s’y mette pour préserver le patrimoine de l’Etat. Il faut trouver des solutions idoines dans les plus brefs délais parce que le constat est amer”, signale-t-il.

La galerie d’art de l’Institut est transformée en kiosques et magasins loués aux commerçants. Selon Andogoly Guindo, ministre de l’Artisanat, de la Culture, de l’Industrie hôtelière et du Tourisme, l’INA est une école emblématique et historique qui est considéré comme un patrimoine.  “Cette visite nous a  permis de nous imprégner des réalités tant à l’intérieur que dans les environs immédiats. L’INA est submergée par le marché, des forains et des étalages ont envahis les abords immédiats. L’accessibilité de l’école est aussi devenue un défi énorme. Les élèves souffrent de toutes sortes de nuisances, sonores et pollutions dues à des odeurs des produits vendues par les marchands à côté. Il y a des défis multiples et pressants à relever”, tempête le ministre.

Pour terminer, Andogoly Guindo souligne qu’ils vont voir ensemble avec les membres du CNT quelle solution envisager pour permettre aux enfants d’étudier dans les conditions plus acceptables et décentes “parce que nous sommes dans une heure où l’accent doit être mis de façon particulière sur la formation parce que l’avenir c’est les jeunes et pour les préparer à affronter les défis de cet avenir, il faut leur assurer une bonne formation”.

                                                                                            

Marie Dembélé

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