Le lycée Sankoré est l’un des tout premiers lycées privés du Mali. Situé derrière le lycée Boullagui Fadiga à Hippodrome, il avait été fermé l’année dernière en milieu d’année scolaire. Nous apprenons aujourd’hui que le prometteur veut vendre le lycée (les bâtiments, mobiliers et autres équipements scolaires) pour Un (1) milliard de FCFA.
Nous ignorons les raisons qui ont conduit à la faillite de cet établissement mais ce cas illustre bien les difficultés de gestion de nombreux lycées privés au Mali. Plusieurs de ces établissements vivent des subventions de l’Etat. La réforme du DEF et du Bac a étalé sur la place publique la faible qualité de leur formation, jetant ainsi un discrédit sur ces écoles.
Un cahier de charge à l’intention des établissements privés serait en préparation au niveau du ministère en charge de l’enseignement secondaire. Selon des indiscrétions, les conditions d’ouverture des établissements privés seront durcies et l’Etat sera désormais plus regardant sur ce qui se passe dans les établissements privés (la qualité du personnel enseignant, l’exécution des programmes). Si ces mesures venaient à être appliquées avec rigueur, beaucoup d’établissements secondaires seront obligés de fermer leurs portes.
On apprend aussi que le lycée Moctar Boré qui venait d’ouvrir ses portes à Hamdallaye ACI avait fermé ses portes en cours d’année pendant plusieurs semaines. Il faut rappeler que le gouvernement a commencé à mettre en œuvre sa vaste réforme du système éducatif malien. Ainsi les établissements privés sont appelés à se soumettre aux nouvelles normes. Ceux qui ne les respecteront pas ne recevront pas d’élèves de l’Etat, par conséquent pas d’argent de l’Etat.
C’est la fin d’une époque dans ce secteur éducatif où les établissements privés avaient poussé comme des champignons. Et cela dans le désordre total. Par la même occasion, des promoteurs véreux s’étaient enrichis et sur le dos de l’Etat et sur le dos des enseignants vacataires, ce qui n’était pas sans conséquence sur la qualité de l’enseignement. L’Etat lui-même n’étant pas exempt de tout reproche avec des infrastructures insuffisantes et des cadres qui négociaient avec les promoteurs le nombre d’élèves étatiques à envoyer dans ces établissements privés. La fin d’une époque bien lucrative pour certains? C’est à souhaiter !
Ali Timbiné