Le monde est en crise mais dans certains pays, le génie des solutions n’éclot plus quand les talents ne manquent pas. Le chômage frappe tout le monde jusqu’aux enfants des riches, dit-on, mais il frappe plus celui qui n’a point le prix du transport pour aller déposer les CV ou le tarif du téléphone pour relancer.
Nos talents vieillissent souvent sans avoir la chance de s’exprimer et de servir. L’on parle certes de reconversion, mais a-t-on pensé à repenser l’école spécialisée dans la fabrique du chômage ? Qui vole le destin de tous ces milliers de jeunes diplômés qui ont été à l’école de la République pour enrichir le génie de la République et qui peinent à trouver leurs voies?
Ceux qui ont eu les opportunités des passerelles, prennent pour fainéants ceux qui triment. La justice sociale est la clé qui ouvre la porte au mérite. Ainsi, le fils du paysan et de la ménagère peut trouver la voie de son accomplissement, sans blâmer ceux dont le destin a fait qu’ils sont au sommet. Quand vous êtes fils de pauvre, vous n’êtes pas forcément le jaloux qui maudit ceux dont les pères sont sur l’échelle.
La République a déjà connu des présidents et des ministres dont les pères ne furent pas sous la lumière. Vous êtes tout simplement, et on l’oublie souvent, celui qui veut que s’ouvrent les portes du possible. Il est temps de créer de nouveaux corps administratifs et mettre en place une véritable politique publique de soutien à l’entrepreneuriat privé qui ne doit être pris en otage par le règne de l’oligarchie et du népotisme.
Si nous ne refondons pas l’école et ne repensons pas la politique de l’emploi, la deuxième révolution sera celle de la Mangercratie, après celle de la Démocratie.
Yaya TRAORE