Si, à première vue, la clé de succès à l’école semble être fondamentalement le travail, force est de constater que d’autres facteurs à l’image du stress n’en sont pas très indifférents. Les rites de passage (compositions, examens, tests, contrôles, concours…) offrent de jauger le niveau, la compétence et la performance des apprenants et engendrent chez eux un ensemble de réactions. Ces réactions physiologiques, comportementales et psychologiques, portant le nom de stress, et poussent élèves et étudiants à s’adapter aux exigences d’un environnement auquel ils ne peuvent se soustraire. De ce fait, le stress peut influer sur leur chance de réussite.
Si la mort d’un conjoint, le divorce, la séparation conjugale, l’emprisonnement, le décès d’un proche parent, la maladie physique, les mauvaises affaires, le mariage, la perte d’emploi, la retraite, etc. constituent des événements stressants dans la vie de l’adulte, chez l’enfant, ce sont l’entrée à l’école, les changements de’ niveau et d’enjeux (cycles d’enseignement), changement d’école, examens, prise de parole devant la classe, les attitudes de certains professeurs, les difficultés scolaires, la peur des résultats, la peur de décevoir, la peur de ne pas être à la hauteur, la peur de l’avenir…qui passent en premier lieu. En effet, l’approche, la veille, le jour, le moment des rites de passage font généralement dégouliner la sueur chez bon nombre de candidats. Ce qui est ici en cause, c’est le stress qu’ils vivent et développent logiquement en ces moments précis.
C’est donc les situations, événements, changements (facteurs extérieurs) et les pensées, émotions, perceptions (facteurs internes) qui créent le stress. Le malaise se caractérise ainsi par la présence d’une situation et la représentation de la situation que l’individu se fait.
Epictète n’avançait-il pas justement : ‘’ce ne sont pas les événements qui perturbent les hommes, mais l’idée qu’ils s’en font’’. Les perceptions, les représentations que nous faisons des stimuli extérieurs nous donnent souvent des insomnies, nous font broyer du noir, avoir la boule au ventre. C’est pourquoi le stress se manifeste sur les plans physique, émotionnel, intellectuel, comportemental, somatique, psychologique…
Du coup, les stressés développent très souvent la tension, l’angoisse, la peur, l’anxiété, la fatigue, les troubles divers, l’émotion. Le stress occasionne une hyperactivité hormonale qui libère l’adrénaline et fait sécréter le cortisol. C’est cette hyperactivité qui désorganise le cerveau et engendre des conséquences physiologiques inévitables. Ainsi, les réactions de stress vont-elles se déclencher lorsque l’on estime ses ressources insuffisantes par rapport à la menace en face.
Face au stimulus, si le stressé pense pour s’adapter, il y a mobilisation des ressources et on parlera de stress positif. Par contre, si ce sont les ‘’je n’y arriverai pas’’ ; ‘’c’est trop pour moi’’, qui envahissent le stressé, il développera des manifestations anxieuses et leurs conséquences ; on parlera de stress négatif. Du coup, les symptômes physiques peuvent aller des douleurs (coliques, maux de tête, douleurs musculaires, etc.) aux troubles de sommeil, de l’appétit et de la digestion, en passant par les sensations d’essoufflement, d’oppression ou même la transpiration. Quant aux symptômes émotionnels, ils montrent une sensibilité et une nervosité accrues avec parfois des crises de l’armes ou de nerfs.
L’angoisse, l’excitation, la tristesse, la sensation de mal-être, etc. se manifestent à ce niveau. S’agissant des symptômes intellectuels, ils peuvent concerner les perturbations de la concentration nécessaire à la tâche, entraînant des erreurs et des oublis, les difficultés à prendre des initiatives ou des décisions, etc.
Pour ce qui est des symptômes comportementaux, ils se repèrent à travers les modifications de conduites, la présence de comportements violents et agressifs, l’isolement social (repli sur soi, difficultés à coopérer), agitations, inhibition, etc. Les taux élevés de suicide dus au stress trouvent explication ici. Concernant les symptômes somatiques, ils se recrutent parmi les maux de tête, de ventre, les malaises, fatigues, troubles du sommeil, alimentaires,…tandis que l’anxiété, l’angoisse, la dépression, l’épuisement psychique… représentent quelques signes psychologiques chez le stressé.
Ces facteurs peuvent avoir de façon spécifique des conséquences sur les résultats scolaires des enfants. La prise d’excitants et de substances psychotropes, les forcings de dernière seconde, le surinvestissement, les stratégies d’évitement, le désintéressement, les troubles de vision, de lecture, les erreurs d’inattention (un + à la place d’un -, et tout est foutu), la perte de mémoire, les fuites d’idées, la perte du contrôle de soi et de ses capacités… résultant du stress ne sont pas sans implications sur les difficultés scolaires des apprenants.
En fait, à ce niveau, le candidat se trouve dans une ambivalence créant le conflit entre son envie, son désir de réussir et sa peur de ne pas pouvoir y arriver. C’est ce phénomène qui porte le nom d’anxiété de performance. Ceux-là qui abdiqueront vont se laisser envahir par les mauvaises pensées du genre : « je suis nul/le ; je n’y arriverai jamais ; c’est toujours sur moi que ça tombe ; j’étais sûr/e que ça allait mal finir ; rien à faire ; je suis foutu/e », se désarmeront psychologiquement et la suite se passe de commentaire.
Ils surévaluent la difficulté de la tâche, et font des généralisations exagérées ainsi que des associations erronées. Par contre, ceux qui acceptent leur stress et parviennent à s’adapter à la nouvelle situation en en prenant la mesure s’en tireront plus ou moins bien. Si la lecture, le sport, la musique, la méditation…offrent de repousser le problème, il reste que pour le résoudre il faut garder sa sérénité après avoir donné le meilleur de soi dans les études en apprenant les leçons à temps et éviter de faire des périodes de révision des moments de ‘’vision’’. La relaxation psychologique, l’alimentation équilibrée à des heures régulières, le travail en binôme ou en groupe, le planning de révision et de travail dans les endroits tranquilles, l’utilisation de la mémoire à long terme pendant l’apprentissage et la révision constituent des facteurs, en amont, qui aident à surmonter le stress. Mieux, au lieu d’exercer la pression sur les enfants, les parents doivent les encourager et leur faire comprendre et prendre l’examen comme une composition ordinaire. Ils doivent faire accepter le stress par les enfants qui doivent, à leur tour, faire abstraction des examinateurs pendant les rites de passage.
Toutes choses qui permettent d’avoir un niveau relativement élevé d’estime de soi nécessaire pour avoir un monde psychologique stable et générer une nouvelle réponse adaptative à la situation qui se présente. Sur le feu, il s’agit d’agir sur nos pensées et notre corps en respirant profondément pour évacuer le stress. Noter les éléments de réponses aux questions au fur et à mesure qu’ils vous parviennent afin d’éviter les fuites d’idées que peut entraîner l’émotion. A vos plumes dans la sérénité mes gars et bonne chance !
B. BENGALY