Après plusieurs semaines d’attente et de fausses alertes, les résultats du diplôme d’études fondamentales (DEF), session de 2010, sont enfin tombés hier mercredi avec un taux de réussite national tombé à 32% contre 64% l’année dernière. C’est l’académie de San qui a une fois de plus enregistré le plus bas taux de succès avec seulement 11% de taux d’admission alors que celle de Mopti caracole en tête avec 99%.
Comme redoutée depuis la réintégration de nouvelles matières, la session 2010 de l’examen du diplôme d’études fondamentales présente le taux d’admission le plus bas des dix dernières années. Alors que la moyenne nationale d’admission était de 64% l’année dernière, on est retombé cette année à 32,89% avec des taux totalement catastrophiques dans certaines localités. Dans cette catégorie de cancres absolus, l’académie de San a battu tous les records avec un taux de réussite ridicule de 11%.
Dans ce marasme, certaines académies sont quand même parvenues à tirer leurs épingles du jeu. Celle de Mopti fait office de crac national avec un taux de succès ahurissant de 99,13 %. Au moment où nous mettions sous presse le présent article les taux de réussite dans certaines académies se présentaient comme suit : Bamako : Rive droite : 15,07% ; Rive gauche : 61,05% ; Sikasso : 33,74% ; Koutiala : 37,12% ; Douentza : 20,52% ; Mopti : 99,13% ; San : 11, 59% ; Kita : 30,81% ; Koulikoro : 16,73% ; Tombouctou : 31,22% ; Gao : 59, 76%. A Bamako, le CAP de Bozola a des centres avec zéro admis. C’est le cas à Bougoula I, Bougoula zone industrielle, OPAM I, II, III, IV.
Ces résultats sont la suite logique d’un vaste programme des reformes enclenché par le Ministère de l’éducation, de l’alphabétisation et des langues nationales, à l’instar de tous les Etats membres de l’UEMOA. Les reformes ont consisté cette année à incorporer des matières comme histoire, géographie, sciences naturelles, Education civique et morale (ECM), EPS dans les épreuves du DEF. Soit un total d’environ 12 disciplines contre 7 pour les autres années. Si autrefois les notes de classe de ces matières étaient prises comme notes d’examen, cette année, les élèves ont eu à composer dans ces dites disciplines dans la salle d’examen. Or, il se trouve que certains établissements privés avaient même cessé de recruter des professeurs pour ces dites disciplines. Ils se contentaient de gonfler les notes de classe de leurs candidats dans les dites matières pour les envoyer aux académies. Mais cette année le candidat était amené à composer dans les 12 disciplines et obtenir la moyenne 10 pour passer. Ceux qui n’ont pu avoir que 9 comme moyenne générale dans la salle d’examen, leurs moyennes de classes y ont été ajoutées pour diviser par 3. Dans ces conditions ceux qui ont pu avoir 10 ont été déclarés admis. Au Ministère de l’éducation de l’alphabétisation et des langues nationales, on ne semble pas être bouleversé par ce taux quelque peu désastreux. On explique que certes le taux est faible, mais que c’est le meilleur DEF que le Mali ait organisé, et ceux qui sont admis sont vraiment méritants. Surtout que l’incorporation de ces nouvelles disciplines relève d’une recommandation du Forum national sur l’éducation, demandant à ce qu’on aille vers un DEF plus sélectif dans la perspective de la préparation de notre pays à l’uniformisation du baccalauréat que l’UEMOA s’apprête à faire.
De crainte de ne pas prendre une décision unilatérale, explique-t-on au MEALN, tous les partenaires sociaux de l’école ont été associé à ces reformes, avec un vaste programme de communication à la clé.
C’est désormais avec la peur au ventre que les parents et les élèves attendent la proclamation des résultats du baccalauréat.
Abdoulaye Diakité et Abdoul Karim Maïga