Le syndicat des Professeurs de l’Enseignement Secondaire des Collectivités a animé une conférence de presse, le vendredi dernier, non pas pour annoncer le début de la guerre syndicale avec l’Etat, mais plutôt pour attirer l’attention de ce dernier au respect de ses propres engagements. Des engagements pris à l’issue du Forum National sur l’Éduction tenu en 2008. Dans ses résolutions, ce forum recommandait l’intégration de tous les enseignants fonctionnaires des collectivités dans la Fonction Publique de l’État. Et l’État s’était engagé à le faire. A ce jour encore, rien ! Comme conséquence de ce manquement à un engagement pris, les enseignants fonctionnaires des collectivités rasent le mur, avec un fort inconfort psychologique et moral, en l’absence de toute possibilité de promotion, faute de statut, de formation, faute de passerelle entre le secondaire et le supérieur.
Autre atteinte aux droits des enseignants fonctionnaires des collectivités : le retard chronique dans le paiement des salaires, contrairement à leurs collègues de la Fonction Publique de l’Etat. Or, il se trouve, et c’est bien dommage, que cette Fonction Publique des collectivités, englobe les 70% des enseignants. Un danger sur le niveau des apprenants ? A coup sûr !
Et les syndicats des enseignants des collectivités le reconnaissent d’ailleurs : “le traitement que nous subissons affecte profondément notre condition de vie et de travail, parce que nous n’avons pas de plan de carrière, nos salaires et accessoires prennent du retard chronique, nous sommes discriminés par rapport à l’accès aux postes de responsabilité, pas de passerelle, ni de formation continue, encore moins de suivi pédagogique”, s’indigne Adama Konaté, secrétaire général du Sype.co.
Mr Konaté reste cependant optimiste face aux nouvelles autorités en place, notamment le Président IBK pour qui l’école serait une priorité. “Nous gagnerons le pari si nous sortons de cette torpeur, donc de cette peur, pour se dire la vérité, et dire la même vérité au gouvernement actuel qui, d’ailleurs, a parmi ses priorités le redressement de l’école Malienne”, a t-il dit. Il revient donc à IBK et son gouvernement de tirer profit de cette confiance des enseignants des collectivités, et mettre les choses en place… sans clash !
Rassemblée par Assane Sy DOLO