Dakar accueille le partenariat mondial pour l’éducation

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Emmanuel Macron et Macky Sall, le 2 février 2018 à Dakar. © REUTERS/Ludovic Marin/Pool

Du 2 au 3 janvier 2018, la capitale sénégalaise, Dakar, accueillait le « partenariat mondial pour l’éducation » coprésidé par le président français, Emmanuel Macron et le président sénégalais, MackySall. Plusieurs chefs d’États africains, parmi lesquels celui  du Mali, du Tchad, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, du Togo, etc. ; étaient présents pour discuter d’éducation. Cette rencontre fut également l’occasion pour le président français de s’orienter vers un de ses engagements mondiaux, le climat.

 Cette rencontre panafricaine en faveur de l’éducation fut initiée depuis 2002 en vue de faire le point sur les acquis et les recommandations en matière d’éducation en Afrique et spécifiquement les pays en voie de développement. C’est dans ce cadre que le locataire de l’Élysée qui, depuis lors de ses campagnes, promit à son homologue sénégalais de participer à cette rencontre une fois qu’il sera élu, tient sa promesse en enchaînant son déplacement dans l’Afrique subsaharienne. De Tunis, Macron se rend le jeudi soir à Dakar où il fut accueilli par MackySall, le président sénégalais.

Vendredi, avant de rejoindre la conférence du « partenariat mondial pour l’éducation », les deux amis visitèrent le collège Hann Bel-Air qui fait partie des nombreux collèges sénégalais construits grâce à l’appui de l’AFD (Agence Française du développement) et qui vient d’être innové par Emmanuel Macron. Cette visite fut le lieu pour le locataire de l’Élysée de promettre aux Sénégalais deux Airbus à la compagnie sénégalaise, Air Sénégal, d’une valeur de 171 millions d’euros.  Il montra sa volonté de construire prochainement à Dakar un Campus franco-sénégalais.

Dans l’après-midi, les deux amis rejoignirent la conférence qu’ils président. L’objectif de cette conférence cette année était de collecter 3 milliards d’euros afin de couvrir la politique éducative dans plus de 60 pays en voie de développement. Car, selon le rapport de l’UNESCO il y aurait 264 millions d’enfants  déscolarisés. Cette somme devra servir à diminuer cet effectif d’ici 2020.

Cependant, l’objectif n’est-il  pas sur le point d’être raté puisque la somme collectée auprès des pays donateurs ne s’élève que de 2 milliards 300 millions d’euros à laquelle le président français ajouta 200 millions de dollars. Il convient quand même de noter que les principaux contributeurs à ce fonds en plus de la France sont : le Royaume-Uni, la Norvège et l’Union européenne.

Tout compte fait, la directrice du partenariat mondial pour l’éducation, Alice Albright, pense que le partenariat mondial porte ses fruits : « Si on regarde l’ensemble des résultats du partenariat pour l’éducation, il y a des améliorations : on voit plus d’enfants scolarisés, plus d’enfants qui restent à l’école, plus d’enfants qui apprennent. Le niveau de financement des pays en matière d’éducation commence également à augmenter, donc oui, il y a des progrès. »

Cette conférence fut le lieu pour Macron de souligner toute l’importance de l’éducation surtout dans des pays où le poids du terrorisme se fait sentir. La solution à l’obscurantisme passe par une éducation de qualité. C’est ce qu’il laisse entendre à travers ces propos : « Face au risque de l’obscurantisme, du fondamentalisme, de la guerre, de voir les filles enlevées de l’espace public, la seule réponse à toutes ces régressions, c’est l’éducation. Nos destins sont indissociablement liés et je m’engage dans ce combat pour l’avenir du continent africain. »

Avant d’achever sa visite à Dakar le samedi, le locataire de l’Élysée s’est rendu en compagnie de sa femme, Brigitte, à Saint-Louis pour constater le niveau de dégradation de cette ex-capitale du Sénégal. Les effets du réchauffement climatique se font sentir sur cette ville dakaroise dont la plupart des habitations construites par les Français depuis au XVIIe siècle sont en état de détérioration à cause de la montée des eaux de la mer. A cet effet, vu tout son engagement pour la protection de la planète et la lutte contre le réchauffement climatique, M. Macron n’a pas tardé à promettre 15 millions d’euros afin d’adopter des mécanismes permettant d’adapter cette zone au changement climatique. Cette somme sera complétée par les 24 millions d’euros de la banque mondiale.

Cette visite de Macron, avec l’organisation de cette conférence, donnera-t-elle plus de crédits au président sénégalais qui doit être d’ores et déjà en campagne présidentielle pour l’année prochaine où il doit y avoir les élections ? Ce qui est sûr, les promesses du président Macron furent bien accueillies par les Sénégalais et surtout par la jeunesse. Cela pourrait être une opportunité pour le président MackySall de gagner la confiance des Sénégalais qui se diront certainement qu’il est engagé pour la cause de leurs enfants en matière d’éducation.

Enfin, une rencontre riche d’expériences autour de l’éducation et de l’environnement, mais il convient de comprendre surtout que le problème de l’éducation en Afrique constitue ces formes d’aide. Car ces offres donnent le droit aux plus grands donateurs d’imposer à ces pays en développement leurs contenus d’enseignement, c’est-à-dire le système de leur choix. Aujourd’hui, nul n’est sans savoir tout le ravage qu’est en train d’engendrer l’APC (Approche Par Compétence) au secondaire et le LMD au niveau universitaire au Mali. Qu’en est-il de l’instauration de la méthode active qui interdit tout châtiment corporel faisant immédiatement de l’élève le roi à l’école ? En acceptant ces dons, l’Afrique accepte de se transformer en cow-boy où tous les nouveaux systèmes viennent pour être testés. Alors, les Africains doivent songer plutôt à assumer leur responsabilité en se fédérant pour mener une lutte commune menant à la réalisation du destin de ce continent toujours victime de colonisation.

Fousseni TOGOLA

 

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