Critères d’attribution des agréments aux écoles privées : Nos établissements scolaires respectent-ils les normes ?

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elevesMalgré la clarté du décret fixant les modalités d’application de la loi relative aux établissements privés d’enseignement en République du Mali, les enseignements dispensés dans nos écoles privées sont décriées. Car dans la plupart des établissements privés, les conditions de vie et de travail des enseignants et le cadre d’apprentissage des élèves sont en déphasage avec les critères fixés par le Département de l’Education.

 

Le Mali est l’un des pays qui a les meilleurs textes en matière de création d’établissements privés. Motivée pour donner une qualité d’enseignement meilleure à celle du public, la création des établissements privés peine à répondre aux aspirations du peule. Les employeurs se plaignent, les enseignants  pleurent et même les élèves sont indignés par ce qu’ils apprennent dans ces écoles.

 

 

 

Suite à cette situation moins reluisante, nous vous proposons de revisiter les points saillants fixant  les modalités d’application de la loi relative aux établissements privés d’enseignement en République du Mali.

 

 

Selon les textes, l’autorisation de créer un établissement privé d’enseignement est accordé par décision du gouverneur pour les établissements d’enseignement  du préscolaire, fondamental et du secondaire ; le ministre de l’enseignement supérieur pour ceux de l’enseignement supérieur.

 

 

 

Adressée au gouverneur de région ou du District et déposé à l’académie  d’enseignement  du préscolaire, fondamental et du secondaire, la demande de  création d’établissement privé  est accompagnée des pièces suivantes : une note de présentation de l’établissement (but éducatif, professionnel et social de l’établissement et son intérêt général du pays) ; un plan détaillé des locaux et des installations sanitaires, le tout agréé par le service de l’Habitat et la description de la nature de l’enseignement ou la formation à dispenser.

Selon l’article 6 du décret n° 2012 588/P-RM du 8 octobre 2012 fixant les modalités d’application de la loi relative aux établissements privés d’enseignement en République du Mali, pour l’ouverture de l’école, il faut une copie de l’établissement ; une note de présentation de l’établissement (but éducatif, professionnel et social de l’établissement et son intérêt général du pays), la liste des équipements ; une note indiquant les conditions d’inscription des élèves, les effectif prévus par classe ou par section, le régime de l’établissement, un état numérique du personnel enseignant faisant ressortir les qualifications et le statut de celui-ci.

 

 

 

En plus, le déclarant doit s’engager à se conformer à la réglementation officielle sur les établissements privés d’enseignement ; d’appliquer les horaires et programmes définis ; se soumettre à la visite et au contrôle qui seront effectués par les autorités et agents ayant pouvoir d’inspection pédagogique, médico-scolaire, architecturale, financière ou administrative. A cela s’ajoutent le recrutement d’un personnel enseignant qualifié ; la présentation d’un certificat indiquant que l’intéressé dispose d’une caution bancaire ou d’un compte alimenté d’un montant égal au moins aux charges de fonctionnement d’un semestre de l’établissement. Il faudra aussi fournir une copie certifiée conforme du titre de propriété des locaux ou le contrat de bail et le reçu certifiant le paiement d’au moins 6 mois de loyer ; recruter un personnel enseignant dont le tiers au moins est permanent.

Si on s’en tient à ce que stipule cet article 6, il ne sert pas à grand-chose  de vouloir fouiller le reste des conditions de création et d’ouverture d’un établissement privé au Mali pour se rendre compte du respect de ces principes.

 

 

 

En ce qui concerne le programme des horaires  prévu pour chaque cours ou section et faisant ressortir la durée de la scolarité, cette décision est foulée au pied par la majorité des établissements. N’eut été la réintroduction de plusieurs matières au bac, rares étaient les établissements privé secondaires qui embauchaient les enseignants de toutes les matières.  A titre d’exemple, une école de la place, après avoir appris l’introduction d’Histoire et géo au Bac pour les classes littéraires a,  vers la fin de l’année, cherché les professeurs de ces matières pour les candidats. Alors qu’ils n’ont eu aucune notion de ces matières dans les classes inférieures.

 

 

 

S’agissant du recrutement d’un personnel enseignant qualifié, c’est le contraire qui se pratique sur le terrain. Le corps enseignant du privé est truffé des tout venants. Des sociologues qui dispensent des cours de français, des géographes, professeurs de philosophie et des diplômés en science de l’éducation enseignant l’anglais. Voilà en résumé la réalité dans nos écoles concernant cet aspect.  Parlant du recrutement d’enseignants  permanents, les permanents sont des denrées rares. Nous avons été dans une école de 60 professeurs en commune III en 2012 où il n’y avait pas un seul permanent.

Quant à la caution bancaire ou d’un compte alimenté d’un montant égal au moins aux charges de fonctionnement d’un semestre de l’établissement ou encore le paiement d’au moins 6 mois de loyer, là aussi c’est de la poudre aux yeux. On assiste quotidiennement aux grèves des enseignants à 3 mois d’ouverture de certaines écoles. Au motif qu’ils ne sont pas payés. D’autres négocient avec les pauvres enseignants de se taire jusqu’à la tombée des subventions. Pendant ce temps, on assiste à la fermeture des écoles, faute de paiement de loyer. Entre temps, le pyromane pompier, le Département de tutelle, procède à la réorientation des élèves en pleine année scolaire. Avec ces micmacs  à quel résultat peut-on s’attendre ? Allez y juger.

 

Oumar KONATE

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