L’Université de Ségou a été créée par l’ordonnance n°10-011/PG-RM du 1er mars 2010. Elle s’inscrit dans la mise en œuvre d’une des recommandations du Forum national sur l’éducation initié par le gouvernement du Mali en octobre et novembre 2008, et relative à l’ouverture de pôles universitaires régionaux.
En effet, cette université devait être une référence en matière d’enseignement et de formation. Hélas, c’est tout le contraire. Depuis sa création, elle fait face à une mauvaise gestion de la part de ses dirigeants.
Les étudiants sont confrontés à plusieurs difficultés. Ces difficultés concernent entre autres : les problèmes de salles de classes, l’absence de bibliothèque et surtout le niveau bas de certains professeurs. Malgré plusieurs grèves entamées par l’Association des élèves et étudiants du Mali (AEEM) dénonçant cette situation, l’administration n’a pas bougé d’un iota.
En dehors de ces différents problèmes qui rongent le système éducatif à l’Université de Ségou, les conflits de clans et d’intérêt refont surface. La tension est palpable au cœur cette université entre contractuels, bénéficiant de tous les avantages comme les primes, la formation, le carburant, les cartes téléphoniques pour la communication alors que les fonctionnaires sont vus d’un mauvais œil. Cette situation tendue s’est enflammée suite à la décision ridicule n°2016-0047-US-SG du 13 mai 2016 signée par le recteur, portant primes spéciales aux contractuels de l’Université de Ségou.
Le comble est que dans toute cette étrange décision, l’administration s’est basée sur le décret n°2014-0837/P-RM du 10 novembre 2014 portant primes spéciales aux fonctionnaires de l’Etat et aux agents de l’Etat. Face à ce cinéma, les fonctionnaires frustrés, ont saisi comme d’habitude le syndicat (Snesup). Dirigé par le parfait Pr. Jean Noël Kéita, pour les uns, et le caméléon pour les autres, qui a chaque fois montré ses limites.
Connu pour ses prises de position féroces et de cœur de lion au cours des années précédentes, de nos jours le syndicat de l’université est pointé du doigt et critiqué pour son silence, surtout considéré comme une poule mouillée. Face à cette situation de faiblesse, certains fonctionnaires veulent se retirer du syndicat. Les conflits d’intérêts et l’inégalité flagrante sont au cœur de tous les débats au sein de cette Université.
L’attitude de certains responsables ternit le bon fonctionnement de l’administration, agissant comme si l’université leur appartenait. Plusieurs radios privées de Ségou, face à cette situation ont organisé des débats. Beaucoup se pose la question de savoir si l’Université de Ségou est la seule structure étatique dans leur région en dépit de sa mauvaise gestion.
Les fonctionnaires, frustrés par toutes ces injustices attendent avec impatience la réaction décisive du ministre de l’Enseignement supérieur, Me Mountaga Tall, qui gagnerait beaucoup à mettre de l’ordre dans cette université par reconnaissance à la ville de Ségou qui l’a fait député durant des années.
Correspondance particulière