Les résultats du diplôme d’études fondamental (DEF) dans le Cap de Yanfolila révèlent l’admission de candidats fictifs qui ont abandonné les bancs depuis belle lurette.rn
Les examens de fin d’année des ordres d’enseignement fondamental et secondaire se sont déroulés en juin. Proclamés courant juillet, les résultats laissent apparaître, pour le DEF, un taux de réussite de 71,13 %. Un net progrès, dit-on, par rapport à l’année dernière où 62,14 % a été enregistré. Mais, ce taux de réussite annoncé par les autorités en charge reflète-t-il le nombre exact de candidats qui se sont présentés ?
rn
La réponse est non en tout cas dans l’Académie d’enseignement de Sikasso. Au Cap de Yanfolila, certaines pratiques sont de nature à mettre en doute ce pourcentage. En effet, la liste des candidats déclarés admis dans plusieurs centres de cette localité comporte les noms de personnes qui ont abandonné les bancs depuis plusieurs années. Certains se trouvaient à Bamako au moment de l’examen. D’autres ont quitté le territoire national depuis fort longtemps.
rn
Ainsi au centre d’examen de Doussoudiana, dans la Commune rurale de Bolofouta, les noms de six « élèves » des écoles de Koloni 2e cycle, Balanfina 2e cycle figurent sur la liste des admis. Dans le centre d’examen de Filamana (Commune de Koussan), deux admis « fictifs », dont un certain T. K. (en Côte d’Ivoire depuis 2 ans) sont signalés.
rn
A Niéssoumala (Commune de Gougnaka), neuf admis qui n’ont pas composé ont vu leurs noms sur la liste définitive des passants de la session de juin 2007. Informés par leurs connaissances, les « aventuriers », surpris d’apprendre que leurs noms se trouvent sur la liste des admis, se sont précipités à Yanfolila pour le constater de visu.
rn
rn
Surréaliste
rn
Toutefois, quelques jours plus tard, le directeur de l’Académie d’enseignement de Sikasso par intérim M. Sall a pris une décision non datée pour annuler l’admission des candidats « fictifs vivant à l’étranger » en oubliant ceux qui sont sur le territoire national. Cette décision est intervenue au moment où un « candidat » admis, résidant à Bamako, s’était présenté dans son soi-disant établissement pour entrer en possession de son attestation.
rn
Convaincues que le DAE intérimaire a violé les textes en annulant la décision d’admission de leurs fils, des associations de parents d’élèves veulent à présent porter plainte au motif que la décision n’est pas valable. Déjà on se rejette les responsabilités.
rn
Des informations émanant du Cap de Yanfolila pointent un doigt accusateur sur le service informatique de l’Académie d’enseignement de Sikasso. D’autres affirment tout simplement que les admis auraient donné des dessous-de-table aux autorités scolaires des établissements qui ont mentionné leurs noms.
rn
Ce qui est sûr, c’est que cette situation résulte d’un manque de sérieux évident de certaines autorités scolaires, censées pourtant donner le bon exemple. L’Académie d’enseignement de Sikasso n’est pas à sa première expérience hasardeuse. En 2005, elle a longtemps été sur la sellette pour avoir déclaré admis au baccalauréat des candidats qui avaient une moyenne générale inférieure ou égale à 5. Serait-elle devenue le bastion de la fraude scolaire ? Un vrai coup de balai s’impose à ce niveau.
rn
Amadou Sidibé
rn
“