Rencontre gouvernement-société civile sur la situation scolaire : Un paquet de propositions pour une sortie de crise

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Le Premier ministre Modibo Sidibé a convoqué, le jeudi dernier dans l’enceinte de la Primature, une réunion avec les membres de la société civile pour leur faire le point sur les négociations avec les corps syndicaux de l’enseignement. Le Premier ministre a fait constater l’échec des négociations avec les enseignants en dépit des bonnes propositions de sortie  de crise qui leur furent soumises.

e gouvernement propose l’adoption de statuts et plans de carrière élaborés sur la base des principes de valorisation. Il s’agit en l’occurrence des principaux temps de la carrière (le recrutement, la promotion et la fin de carrière), l’engagement professionnel (assiduité, éthique, déontologie) et l’évaluation.

Des statuts qui doivent contribuer à améliorer la qualité des formations dispensées, attirer les talents vers l’enseignement et la recherche, cela pour faire émerger des pôles d’excellence.

Les principales innovations que ces statuts apporteront, vont concerner entre autres, la reconnaissance du mérite, l’apport des enseignants et chercheurs maliens de la diaspora, l’allocation de primes et indemnités sur la base de la productivité.

A ces innovations, faut-il ajouter la reconnaissance des droits des enseignants et chercheurs, ainsi que des obligations liées aux avantages que la nation a décidé de leur consentir.

Pour ce qui est de la nouvelle hiérarchie (assistant, maître de conférence et professeur), le gouvernement propose  le maintien de la hiérarchie en vigueur, largement observée dans la sous-région. Faut-il par ailleurs préciser que cette question de la nouvelle hiérarchie sera examinée dans le cadre de la préparation du plan de développement de l’enseignement supérieur pour la période 2011-2015, prévue au cours du 4ème trimestre de 2010. A cette occasion, un panel d’universitaires maliens et étrangers examinera la pertinence et la faisabilité de la nouvelle hiérarchie.

Dans les nouvelles propositions, l’accent a beaucoup été mis sur la majoration de la grille de rémunération. C’est ainsi qu’à compter du 1er juillet 2010, la grille de rémunération des personnels enseignants et chercheurs de l’enseignement supérieur sera revalorisée de 10%. Cette grille est portée à 1100 points, le plafond auquel les agents de l’administration ont accès. Toujours est-il qu’à compter du 1er juillet seront allouées aux personnels enseignants et chercheurs de l’enseignement supérieur : la prime de fonction spéciale, la prime de recherche, la prime de documentation, l’indemnité d’encadrement et de résidence.

A partir de janvier 2011, les taux des heures supplémentaires seront réexaminés à la hausse. Le gouvernement réalisera, aussi, l’audit des ressources propres générées par l’université et les grandes écoles, afin d’assurer une gestion efficiente, qui met un accent particulier sur les activités pédagogiques et une motivation des personnels enseignants et chercheurs.  Le chef du gouvernement a, en outre réaffirmé, le principe de l’intégration des enseignants ayant un contrat avec le ministère chargé de l’enseignement supérieur.

Cette intégration interviendra conformément au planning déjà arrêté par le ministre de l’enseignement supérieur, le ministre du Travail, de la fonction publique et de la réforme de l’Etat.

Pour le cas de ceux qui sont liés à l’université par un contrat de travail, la réglementation applicable est celle des établissements publics jouissant de la personnalité morale et de l’autonomie financière. Il a aussi été question de la venue très prochaine d’un panel d’universitaires maliens et étrangers chargés de la formulation d’un plan de développement de l’enseignement supérieur couvrant la période 2011-2015, avec comme objectifs de conduire nos universités et grandes écoles vers des standards inter nationaux. Signalons que les propositions fermes du gouvernement auront une incidence financière de 1 781 212 534 FCFA. Il est à noter que malgré ces propositions, le gouvernement n’est pas parvenu à fléchir la position des grévistes.

Le point de blocage se situe, pour le SNESUP, sur l’alignement des salaires sur ceux de leurs homologues de la sous-région, la question des heures supplementaires, et pour le SNEC, l’alignement de leurs salaires sur ceux de leurs collègues du Niger.

La société civile, sous la conduite de Mahamoud Dicko, assisté des responsables des églises catholique et protestante, ceux de diverses organisations et les notabilités, a vite promis de rencontrer les enseignants grévistes en vue de parvenir rapidement à un compromis.

Abdoulaye DIARRA

 

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