Les pays d’Afrique et du monde s’étaient réunis à Dakar en 2000 dans le cadre du Forum « Education pour tous (EPT) en 2015 ». Sept ans avant la date fatidique, l’Unesco a dressé une liste noire de pays, dont le nôtre, qui n’atteindront pas les objectifs de l’EPT. La Coalition nationale pour l’EPT, qui vient de boucler la semaine nationale dédiée à la cause, a tiré hier la sonnette d’alarme au cours d’un point de presse.
La Coalition nationale des organisations de la société civile pour l’EPT est un conglomérats de 35 ONG, syndicats travaillant dans le domaine de l’éducation. Ils ont décidé de mettre fin à des actions solitaires pour cheminer ensemble depuis novembre 2006. Dans le cadre de ses actions, la Coalition a bouclé la 6e édition de l’EPT (du 23 au 28 avril 2007) faite de plaidoyers, d’interpellations des décideurs sur l’atteinte des objectifs de l’EPT dans notre pays.
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Hier, à la Bourse du travail, face à la presse, la présidente de la Coalition nationale, Mme Maïga Kadiatou Baby, et ses camarades ont défini leurs actions et le point de l’EPT au Mali. La Coalition a comme mission fondamentale, d’influencer les politiques éducatives dans notre pays et de développer un cadre de concertation et d’échanges entre les différents acteurs.
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La semaine de l’EPT a été célébrée cette année sur le thème générique « engagez-vous davantage pour le respect des droits éducatifs, matintenant ». Au Mali, le thème : « éducation spéciale », y a été jumelé. La semaine, selon Mme Maïga, avait à son menu, une marche, suivie de la visite de l’Union malienne des aveugles (Umav), la remise du grand dossier d’interpellation et de plaidoyer au ministère de l’Education nationale.
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Interpellations et plaidoyers
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Le dossier interpellation et plaidoyer de la Coalition décortiqué par Fily Sissoko, son trésorier général, et Ben Katra du Snec, porte sur le faible taux de scolarisation et les disparités existant entre les régions. L’éducation pour tous et sa gratuité est un droit reconnu par la Constitution de février 1992 et la Déclaration universelle des droits de l’Homme et des peuples. Cependant, la Coalition s’inquiète que « les résultats du Pise I et les ambitions du Pise 2, à ce rythme d’exécution, risquent de ne pas permettre l’atteinte de la scolarisation primaire universelle d’ici 2015, pourtant souscrit par notre pays lors du forum de Dakar ».
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Les appréhensions de M. Sissoko sont fondées sur le fait que le taux brut de scolarisation (TBS) comporte des dispartités intra-régionales et entre les sexes. Les indicateurs de l’éducation en 2006 de la CPS ont estimé le TBS de Bamako à 122,6 % (122,2 % pour les garçons et 123,2 % pour les filles). Il est de 54,1 % à Mopti (56,5 % pour les garçons et 51,17 % pour les filles) contre 46 % à Kidal (51,2 % pour les garçons et 40,3 %) pour les filles.
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Le droit à l’éducation serait en outre compromis en dépit de l’espoir suscité par le Pise. Selon les mêmes indicateurs de la CPS, le ratio élève maître est jugé très élévé et peut atteindre 150 élèves/maîtres. L’école en plus n’est pas gratuite.
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Dans un pays où 67 % de la population vit en dessous du seuil de pauvreté (145 000 F CFA/an), les pauvres sont confrontés aux frais fluctuants des cotisations scolaires (entre 1000 à 10 000 F CFA par an). Des communautés sont sollicitées pour prendre en charge le salaire des enseignants, pour la construction de classes, l’achat d’équipements, etc. et la floraison d’écoles privées qui sont au-dessus des moyens de la majorité des populations.
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Selon M. Sissoko, le Mali figure sur une liste noire dressée par l’Unesco, relative aux pays ne pouvant pas atteindre l’EPT en 2015. Pour remonter la pente, la Coalition a fait un certain nombre de propositions au gouvernement en guise de plaidoyers portant sur l’accès à l’éducation, sa qualité, sa gratuité et la levée des entraves comme le paiement de cotisations scolaires, entre autres.
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Abdrahamane Dicko
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