La ville de Koulikoro était en effervescence le 7 mars dernier. Et, pour cause : les élèves des différents établissements scolaires étaient devenus subitement maîtres des rues. Des affrontements entre les forces de sécurité et les manifestants, un jeune écolier du nom Harouna Coulibaly a perdu la vie. L’alerte avait été donnée en février par des sorties répétées des élèves des différents établissements scolaires de la capitale régionale. ‘’Le Challenger’’ est certainement le premier organe de la place à avoir attiré l’attention sur la situation tendue à Koulikoro depuis quelques jours.
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rnMais curieusement ni le gouvernement, ni ses services spéciaux n’ont pas pu voir la crise venir. Et pourtant, l’électricité était dans l’air. Certes, ces derniers jours, le secrétaire général du comité Aeem du lycée Dioba Diarra avait fait rentrer ses camarades en classe. Mais, contre leur avis puisqu’ils avaient manifesté leur résistance à toute reprise de cours sans la satisfaction totale de leurs revendications, qui n’est rien d’autre que le bitumage de la voie d’accès au lycée.
rn Ce qui les a d’ailleurs mis les nerfs à bout, ce n’est pas seulement le non butimage de la route, mais c’est parce qu’ils sont choqués et indignés par l’obstruction de leur voie d’accès habituelle déjà très contraignante, par des constructions sauvages. Où situer la responsabilité de cette circonstance aggravante ? Allez savoir ! Certainement du côté de ceux qui attribuent des parcelles comme bon leur semble ! Aucun ministre du gouvernement de Modibo Sidibé n’a pris l’initiative sur lui de dénouer la crise. Du moins, on n’a vu aucun ministre se saisir du dossier. Il a fallu la mort tragique d’un jeune écolier pour qu’un ministre accepte de faire le déplacement. C’est après les événements que le ministre de l’Education, de l’alphabétisation et des langues nationales, Pr Salikou Sanogo, en sapeur pompier, se pointe pour essayer de voir la ‘’bande’’.
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rnDans une certaine tentative de masquer leur négligence notoire, certains responsables de la cité du Méguétan que nous ne louperons point -Inch’Allah !- cherchent des boucs émissaires en cherchant des poux sur le crâne lisse de notre correspondant Zoumana Nayté, par ailleurs animateur à la radio Jamana de Koulikoro. Nous suivons de près la suite de l’affaire. Cela n’est rien d’autre qu’une manœuvre dilatoire et d’intimidation qui n’aura pas plus d’effet qu’un pet d’âne ! Dans une ville comme Koulikoro en proie à une crise sociale sans précédent due essentiellement à l’affaire de l’Huicoma, le gouvernement doit avoir peur des manifestations, surtout des élèves qui peuvent être facilement récupérés par d’autres aux desseins inavoués.
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rnEn 2004, il y a eu l’affaire Mamadou Traoré dit Papou du nom de cet étudiant de la Faculté des sciences juridiques et économiques (Fsje) qui a rendu l’âme suite une à une bastonnade des forces de sécurité. Heureusement, le gouvernement a réussi depuis à « communiquer mieux » avec les leaders estudiantins. Sinon le cas de Koulikoro allait être le départ d’une vaste opération de protestation contre les autorités à travers tout le pays.
rnChiaka Doumbia
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