L’université de Bamako en deuil: L’AEEM est-elle encore légitime ?

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Deux étudiants, dans la fleur de l’âge, viennent de perdre la vie sous les balles des policiers aux prises avec des leaders de l’AEEM. L’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM), créée, il y a une vingtaine d’années pour défendre le droit des étudiants, paye le prix de sa gestion désastreuse : dissensions internes, connivence ou complicité avec les leaders politiques etc…. L’AEEM est-elle encore légitime ? Ne doit-elle pas disparaitre ? Des étudiants et professionnels de l’éducation nous livrent ici leur avis sur le sujet.

Aboubacar Doumbia, étudiant à la FLASH : « l’AEEM doit purement et simplement disparaitre. Cette association est à l’image de notre pays : élus pour défendre le droit des étudiants, ses membres oublient leurs objectifs et se livrent à des querelles de leadership. Rares sont les  membres de l’AEEM qui ne sont pas armés. Je le sais, parce que j’étais membre. Ils sèment la terreur à l’école. Les responsables n’hésitent plus à fermer les yeux sur les  revendications des étudiants, en échange des dessous de table. Je peux vous citer le cas de la bibliothèque universitaire. Le Président ATT avait promis une bibliothèque avant 2012. Une promesse jamais tenue. Pour le contrôle de l’association, les membres n’hésitent plus à se taillader avec des machettes. Ils sont prêts à interrompre les cours pour leurs intérêts personnels jamais pour l’intérêt des élèves et étudiants du Mali. Ils ont pris l’école malienne en otage ».

Ousmane Bouaré, étudiant à la FSJP: « Dans tous les pays, il y a une association pour défendre les droits des étudiants. Sans l’AEEM, qui défendra nos droits ?  Pour moi, le problème ce n’est pas tant l’AEEM, ce sont les gens à la tête de l’AEEM qui doivent partir. C’est comme notre pays : on ne va pas le faire disparaitre parce qu’il a été mal géré. Il faut simplement changer ses dirigeants ».

Ousmane Fomba enseignant à l’école publique de Sabalibougou et ancien membre de l’AEEM: « Le slogan : oser lutter c’est oser vaincre, a perdu son sens. A l’époque, il fallait vraiment oser. Cabral y a laissé sa vie. Aujourd’hui le combat n’est plus pour la cause des élèves et étudiants, mais pour le pouvoir. L’AEEM est devenu le chemin le plus facile pour faire ses premiers pas en politique. Il faut faire un état des lieux de l’AEEM  pour le dépolitiser».

Propos recueillis par Mamadou Togola

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1 commentaire

  1. Aux Etats-Unis il n’y a AUCUN syndicat estudiantin pourtant les étudiants y sont les plus chouchoutés du monde !!!

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