Depuis le mardi 17 mai 2011, rien ne va plus entre les responsables de la Coordination de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM). Il y a une véritable crise de leadership qui oppose certains membres au Secrétaire général de ladite Coordination, Amadoun Traoré.
Pour savoir davantage sur les raisons de ce nouveau bras de fer, nous avons approché certains membres du bureau de la Coordination. Il s’agit de Modibo Diakité, Secrétaire général adjoint de la Coordination AEEM, 6ème année FMPOS ; Abdrahamane Diakité, actuel Secrétaire général de la FSEG et Bakary Touré, Secrétaire aux relations extérieures qui représentaient tous Amadoun Traoré en réunion avec d’autres groupements estudiantins.
De nos informations, il ressort qu’après avoir saccagé la chambre du Secrétaire général de la Coordination, Amadoun Traoré, certains membres de l’AEEM ont pris en otage les compositions de la 2ème période de la Rive Droite, avant de faire sortir les élèves de certains établissements de la Rive Gauche. Ce comportement a été qualifié de «vandalisme» par Amadoun Traoré et ses lieutenants. Pour eux, les Secrétaires généraux de la Faculté des Lettres, Langues et Arts (FLASH), Aly Cissé ; de la Faculté des Sciences Economiques et de Gestion (FSEG), Jabar Traoré ; de la Faculté des Science Exactes (FAST), Alhousseyni Traoré et de l’Institut Universitaire de Gestion (IUG), Abdoul Wahab Mariko seraient à la base de ces actes «barbares».
C’est donc pour mettre de l’ordre au sein de l’Association que le Comité directeur de l’AEEM a, au terme d’une réunion tenue le mercredi, 18 mai 2011, décidé de radier les quatre Secrétaires généraux qui seraient à la base de la forfaiture et les ont fait remplacer par d’autres. Ainsi, Aly Cissé FLASH a été remplacé par Diakaridia Diallo ; Jabar Traoré de la FSEG perd son poste au profit d’Abdrahamane Diakité ; Alhousseyni Traoré de la FAST est remplacé par Michery Diarra et Abdoul Wahab Mariko de l’IUG rend son tablier à Mamadou Ballo dit Obama.
Rappelons que les Secrétaires remerciés reprochaient au Secrétaire général de la Coordination d’être en connivence avec le Gouvernement. Pour eux, Amadoun Traoré se fait de l’argent dans leur dos et il ne défend plus les intérêts des élèves et étudiants.
Faux, rétorquent les collaborateurs d’Amadoun Traoré. Selon eux, ce sont des allégations et des accusations non fondées. «Nous avons eu un accord avec le Gouvernement pour une école apaisée et performante. C’est dans cette logique qu’on a décidé de revendiquer étant en classe. Et en plus de cela, nous avons décidé de laisser la gestion du Campus à l’Etat afin de nous concentrer sur nos études», explique Modibo Diakité, Secrétaire général adjoint de la Coordination AEEM. «C’est normal que ces gens n’apprécient pas l’attitude d’Amadoun Traoré, car il a refusé de les suivre et de les soutenir dans le faux. L’ex-S.G de la FSEG avait pris de l’argent avec certains membres de son Comité en leur promettant qu’il allait les faire admettre à l’examen, mais il n’a pas pu honorer cet engagement. S’agissant d’Aly Cissé, l’Ex-S.G de la FLASH est connu de tous pour son mauvais comportement. Le corps professoral l’a traduit au Conseil de discipline pour indiscipline caractérisée. Dans ces situations, ils avaient voulu obtenir le soutien du S.G de la Coordination. Comment et à quel titre pouvait-il les soutenir. Amadoun Traoré n’est pas l’Administration scolaire pour faire passer ses camarades à l’examen. Celui qui est ajourné à l’examen, doit reprendre l’année. Il ne peut non plus empêcher les professeurs de tenir leur Conseil. On ne peut donc rien lui reproché» a poursuivi Modibo.
Pour sa part, Bakary Touré, Secrétaire aux relations extérieures, dira que ces «révolutionnaires» ont toujours pris part aux différentes rencontres et activités du bureau de la Coordination. «Qu’ils se ressaisissent et tiennent donc le langage de la vérité», a-t-il conclu.
Soulignons que le bras de fer entre les premiers responsables de l’AEEM se poursuit. Pour ainsi dire la case «AEEM» brûle sérieusement. Le Gouvernement, notamment ceux ont en charge l’enseignement supérieur, doivent rapidement intervenir en «bons sapeurs pompiers».
Oumar KONATE