Le monde scolaire vient d’être scindé en deux départements distincts. Cela n’est pas une première au Mali. La scission en deux entités répond à un souci d’efficacité et de performance de notre système éducatif. Les ministres Amadou Touré et Sidibé Aminata Diallo, respectivement présidents de partis politiques (UMP et REED), héritent de départements à problème. Jugés au résultat, parviendront-ils à faire avancer l’école malienne ?
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On ne peut ni l’affirmer, ni l’infirmer. Ce qui est sûr ce n’est ni les larmes, ni la nervosité des autorités qui feront de l’école ce que tout un peuple attend. Il va falloir s’armer de courage, de patience pour aller au devant de l’action gouvernementale et aussi faire preuve d’écoute en face des partenaires, des acteurs et des responsables de l’AEEM.
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Les attentes sont nombreuses. Les ministres de l’Education auront certainement beaucoup à faire pour redynamiser l’école.
rnEn effet, l’école malienne souffre, et cela est connu de tous. Elle cherche depuis un certain temps, et ceci, tant bien que mal, son équilibre et son identité perdue.
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L’ex- Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga, en son temps, a fait le tour des capitales régionales pour recenser tous les maux inhérents à l’école, afin d’apporter les solutions adéquates. Cette sortie nationale a été sanctionnée par la tenue à Bamako d’une journée nationale sur l’école apaisée et performante. Au sortir de cette concertation sur l’école apaisée et performante, les parents d’élèves ont cru voir une lueur d’espoir pour l’avenir de leurs enfants et de la nation entière. Deux ans après, nous sommes presque au point de départ quand on sait que l’école malienne continue son naufrage.
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Avec le gouvernement de Mr. Sidibé, nous assistons à l’éclatement du ministère de l’éducation nationale en deux départements (ministère des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique dirigé par M. Amadou Touré et celui de l’éducation de base, de l’alphabétisation et des langues nationales chapeauté par Mme Sidibé Aminata Diallo), un éclatement diversement apprécié par les différents acteurs du domaine éducatif.
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La priorité des priorités de Amadou Touré doit être la résolution rapide des problèmes au niveau supérieur. Cela ne veut pas dire qu’il doit léguer le secondaire à l’arrière-plan. L’Université de Bamako, à travers une crise assez importante car toutes les facultés sont en panne, mais pas au même niveau. Si à la FAST et à la FLASH, les notes sont prises en otage par les professeurs en prolongeant ainsi la date des proclamations des résultats à plus de 2 mois de retard ; idem à l’ENSUP ; force est de constater qu’à la FMPOS le problème est plus qu’inquiétant et l’année universitaire 2006-2007 est de plus en plus compromise. Jusqu’ici, l’examen de la 1ère session ne s’est pas tenu. Rappelons que tout était parti de l’organisation d’un concours d’interne par l’administration de la faculté sans l’accord des autres parties notamment l’AEEM et les internes eux-mêmes. Conséquence au sortir dudit concours, 9 de nos futurs médecins sont jetés en prison et passent un moment des plus difficiles à la maison centrale d’arrêt pour acte de vandalisme.
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Tantôt les étudiants, tantôt les professeurs, l’université est emmaillée de grèves, de prises en otage de notes avec ces années raccourcies de 4-5 mois maximum dont le produit est inconsommable sur le marché du travail.
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Quant au ministre de l’éducation de base, les Maliens ont une expérience amère de feu le professeur Mala qui n’orientait pas certains titulaires de D.E.F, soit disant trop âgés ou redoublés le second cycle. Cette année encore, l’orientation se fait toujours attendre et les sources généralement bien informées disent que des milliers de jeunes ne seront pas orientés. Il ne faut pas ignorer que dans nos campagnes, l’enfant peut avoir 8 à 9 ans avant de commencer l’école. Est-ce alors la faute à l’adolescent d’avoir son DEF à 18 ans ?
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rnDoit-il être sanctionné pour cela par la non orientation ?
rnEspérons que les deux ministres, enseignants, mettront leurs riches expériences au service de l’école malienne.
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rnHamidou Togo (stagiaire)
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