Les enseignants maliens ont pris l’habitude de retenir les notes des examens de fin d’année.
Cette stratégie a le mérite de faire plier le gouvernement qui, pour débloquer la situation afin de permettre la publication des résultats et libérer les élèves et étudiants, est parfois obligé de prendre des engagements qu’il est peu sûr d’honorer.
Au fil des années, elle a commencé d’agacer les parents d’élèves qui dénoncent une instrumentation des pauvres enfants et aujourd’hui est en train de se retourner contre les syndicaux enseignants accusés de faire de la surenchère et de peu de as de l’avenir des apprenants. Cette année, on est encore embarqué dans un nouveau bras de fer gouvernement-syndicats enseignants qui a retardé la publication de différents examens de fin d’année dans les différents ordres d’enseignement. Le blocage, qui a duré des semaines et des semaines, serait encore lié à des différends sur les primes à payer aux enseignants.
Du côté des pouvoirs, on dénonce une certaine mauvaise foi chez les syndicalistes totalement insensibles aux efforts faits en leur faveur depuis des années et qui continuent de nos jours. Le malheur de nos braves maîtres sera la réprobation dont fait l’objet désormais leur méthode au sein de la société dont des acteurs qui ne cachent plus leur colère, voire leur déception des agissements et de la mauvaise foi de ceux-là mêmes qui sont censés garantir l’avenir de nos enfants. Ainsi, l’Association Malienne des Droits de l’Homme a dénoncé le week-end dernier l’attitude des syndicalistes au niveau de l’enseignement secondaire.
Dans un communiqué déposé à notre rédaction rédigé à la suite d’une réunion extraordinaire de son bureau le 13 juillet et après le compte rendu de son représentant au sein de la commission de médiation et de discussion autour du blocage des résultats des examens au niveau du secondaire, elle a « désapprouvé la rétention des notes comme moyen de revendication syndicale » en estimant que « les premières victimes de cette action sont les élèves et leurs parents et non le gouvernement ». Elle a alors jugé utile de rappeler que « l’éducation est un droit fondamental reconnu par la Constitution malienne de ce fait elle en appelle à la sagesse pour sauvegarder l’avenir de nos enfants et demande au gouvernement de prendre ses responsabilités pour faire respecter ce droit et que force reste à la loi ». Gageons que cet appel soit entendu pour qu’enfin les pauvres élèves puissent connaître leurs résultats afin de commencer véritablement leurs vacances.
Abdoulaye Diakité
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