Examens Scolaires : Menaces sur le BAC

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A  moins d’une semaine de l’examen du baccalauréat, les lycéens du public ne savent pas encore dans quelle sauce ils seront mangés. Ils ignorent totalement leur moyenne de classe, qui est le fruit des neuf mois de travail. Et cette note leur différencie des candidats libres.

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C’est ce qu’ont décidé les syndicats d’enseignants pour faire aboutir leurs revendications.

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Si d’ici là, les autorités ne quittent pas leur tour d’ivoire dans laquelle elles se sont enfermées dans le seul but de saper le moral des syndiqués pour prendre langue avec les différents syndicats, il n’est pas exclu qu’un nouveau concept voit le jour. Surtout après celui des années facultatives, et des années blanches etc.

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Le Bac, malgré les soubresauts qu’il a connus ses dernières années, demeure encore l’examen le plus crédible au Mali. Mais si on n’y prend pas garde cette année, il risque de prendre un coup sérieux qui entamera sérieusement sa crédibilité.

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C’est du 4 au 6 juin que des milliers d’élèves prendront part à cet examen qui les ouvre les portes des études supérieures pour ceux d’entre eux qui auront la chance de figurer sur la liste des admis. Mais avant qu’ils n’aient  ce fameux sésame, les candidats, conscients du danger qui leur guette, suivent normalement les cours. La semaine qui commence ainsi, est le dernier tournant pour les révisions. Il semble que les élèves se sont pas  au parfum de ce qui oppose leurs enseignants au gouvernement.

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On peut dire que cette année, les syndicats de l’enseignement secondaire général, même s’ils n’ont pas encore accordé leur violon pour une lutte commune, ont tous au moins appelé  une fois leurs militants à une cessation de travail.

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C’est le Syndicat des professeurs contractuels de l’enseignement secondaire (SYPCES) qui a donné le ton. Ce syndicat, pour manifester son mécontentement pour le non respect de l’accord du 27 mai 2006 qui autorisait le gouvernement à payer les primes liées à la hiérarchisation à ses militants en fin juin, a boycotté la rentrée scolaire 2006-2007. Cette grève a été une première dans l’histoire syndicale de notre pays. Elle a duré un mois (24 septembre au 25 octobre) au bout duquel un compromis a été trouvé. Mais encore le non respect de cet accord a amé né les responsables du   SYPCES à déposer un préavis de grève en fin janvier. Les négociations aboutissent à un accord le 12 février qui devait donner satisfaction aux contractuels à la fin avril. Mais hélas ! Le gouvernement fait faux bon. Cette volte face  des autorités a poussé les contractuels à durcir le ton. Ils observent une grève de 24 heures, le 11 mai, renforcée par une rétention des notes qui est  en vigueur depuis le 27 avril.

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Quelques mois après, le Syndicat national des travailleurs de l’enseignement secondaire (SYNTES) emboîte le pas au SYPCES. Il dépose un préavis de grève, assorti de la rétention des notes en date du 16 février. Cette rétention des notes a été renouvelée avec la grève des 22 et 23 mai derniers.

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Le Syndicat national de l’éducation et de la culture (SNEC), dont la dernière grève remonte en 2004 dans le cadre de l’unité d’action avec la FEN  a même osé aussi cette fois- ci. Car on l’accuse à tort ou à raison d’être un syndicat qui roule pour le gouvernement. I l a observé une grève de 48 heures allant du 23 au 24 mai derniers. A la différence des deux premiers, le SNEC ne fait pas de rétention de notes.

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Même si les syndicats sont en ordre de bataille dispersé, il faut reconnaître que les cours ont été sérieusement perturbés.

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A part le SYPCES qui se bat pour le payement des primes de hiérarchisation de 2005, 2006 et 2007 ; la levée des obstacles juridiques, les deux autres syndicats revendiquent presque les mêmes points à savoir la hausse des frais de surveillance et de correction des examens, la relecture du décret No 337 du 17 novembre fixant les heures supplémentaires et la prime allouée aux censeurs, aux directeurs des études, surveillants, chefs des travaux…

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Malgré les multiples négociations, le gouvernement n’est parvenu à avoir aucun terrain d’entente avec l’un de ses syndicats.

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Dans ce bras de fer, les victimes ne sont autres que les élèves .A quelques jours de l’examen, ils ne savent plus à quel saint se vouer.  Les bacheliers  ne connaissent pas encore leur moyenne de classe de la première période à plus forte raison celle de la deuxième période.

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Cette menace qui plane sur le Bac doit interpeller tous les acteurs impliqués dans la gestion de l’école. Surtout les parents d’élèves.

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Le gouvernement conduira- t- il les bacheliers à l’abattoir dans ces conditions ? Nous en sommes sûrs. L’école n’est plus la priorité du gouvernement qui a plutôt opté pour le sapeur pompier et des coups d’éclat que de prendre les vrais problèmes à bras- le corps.

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Nous aurions appris que le ministère de l’Education compte organiser le Bac et proclamer les résultats sans les notes de classe si les syndicats s’entêtent à retenir toujours les notes. Si cela devait arriver, ce sera            une violation flagrante des dispositions qui organisent les examens scolaires au Mali. Et l’histoire retiendra que les élèves réguliers ont été sacrifiés sur l’autel des intérêts égoïstes.

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Cela ne serait pas surprenant dans un pays où les médiocres dictent leurs lois.

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  est donc passé le Comité de suivi de l’accord de partenariat pour une école apaisée et performante ? 

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  Yoro SOW

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