La nature des revendications actuelles des contractuels est un signal qui présage de lendemains durs pour le département de l’éducation. Les enseignants réclament comme d’habitude l’octroi d’une indemnité de logement et s’accrochent dur comme fer à cette vieille revendication. Elle fait partie des points sur lesquels aucun accord n’arrive à être arraché au Gouvernement malgré les intenses négociations en cours depuis plusieurs mois.
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Cette crise a connu son paroxysme le vendredi dernier où les enseignants et leurs partenaires n’ont pas réussi à s’entendre. Ce jour-là, la proposition qui leur a été faite à propos des indemnités de logement ne les rassure guère. En effet, les contractuels se méfient beaucoup du principe « des facilités d’acquisition de logement sociaux » que la commission de l’ancienne équipe gouvernementale leur estime être un bon succédané à leur demande d’indemnité.
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Cette proposition, sans entrer dans les détails, ne saurait offrir en réalité des garanties d’accès de tous les enseignants à un logement décent au cours de leur carrière. Non pas que les enseignants méconnaissent ces logements. Mais ils sont persuadés que malgré le fait que « les logements sociaux ont connu un engouement populaire ces dernières années ils ne peuvent aucunement servir de base sérieuse dans une négociation corporatiste », a déclaré un enseignant .
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S’il est clair que le besoin d’un chez-soi est manifeste pour la plupart des Maliens, les syndicalistes comme les militants ne sont pas prêts d’accepter des facilités d’accès aux logements sociaux à la place des indemnités. Une promesse que le pouvoir ne saurait respecter d’ailleurs si elle devait avoir l’assentiment des bénéficiaires. Une chose est sûre, là où les autorités ont échoué pour donner satisfaction à tous les demandeurs d’un toit , elles ne pourraient réussir à en donner à tous les contractuels. Quoi qu’il en soit, les hostilités qui viennent d’être ouvertes ne s’arrêteront pas en si bon chemin.
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Quant au professeur Amadou Touré, il n’a pas l’air d’un homme pressé. Pourtant, en tant que ministre de l’éducation, il doit agir vite pour calmer les ardeurs des enseignants contractuels du secondaire qui entament aujourd’hui le dernier jour de leur débrayage de 48 heures.
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Les syndicalistes et leurs base sont très en colère et maugréent contre l’Etat en parlant de recul, les commissions mises en place par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga n’arrivant pas à atteindre leurs buts. C’est ainsi que, dépitée le vendredi dernier par le cours des négociations qui n‘ont pratiquement abouti à rien, la Coses (Coordina-tion des syndicats de l’enseignement secondaire) a décidé d’adopter désormais la manière forte pour contrainte les autorités à revoir leur position. Et pour un avertissement, les grévistes semblent atteindre leurs objectifs.
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En effet, la grève est largement suivie par les syndicats affiliés à la Coses. A l’ECICA, établissement où elle siège, la cour était désespérément vide. Les syndicalistes eux-mêmes ne s’étaient pas rendus sur place pour faire le constat. Quelques professeurs, surtout pour des raisons administratives, étaient présents. « Voyez la cour et le parking. Tout est vide. Ça montre que la grève est en tout cas suivie ici; ailleurs, je ne sais pas encore », a déclaré Moussa Keïta, un enseignant.
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Pourtant, cette grève a apparemment une certaine limite puisqu’elle ne concerne pas tous les enseignants . C’est ainsi que, selon Laurent Ky, Directeur des études à l’ECICA, les contractuels du Snec qui enseignent au secondaire ne suivent pas le mouvement. æPour cause, ce syndicat n’est pas affilié à la même centrale que la Coses. A ces enseignants, on peut ajouter ceux de l’enseignement privé (laïc et catholique).
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Soumaila T. Diarra
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