Education au Mali : Les insuffisances politiques, stratégiques et financières

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La réduction de la pauvreté est un objectif primordial au Mali. Cela ne pourrait être atteint sans  une amélioration significative du niveau  de l’éducation, condition sine qua non d’un  développement humain durable qui combine les mesures d’espérance  de vie, d’éducation (scolarisation et alphabétisation) et de revenu.

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A l’indépendance en 1960, 7% de la population malienne étaient passés par l’école française et 93% étaient qualifiés d’analphabètes dans un système jugé comme le seul  permettant d’accéder à l’instruction. La réforme de 1962 se donne alors pour ambition d’atteindre dans les meilleurs délais et à coûts réduits l’enseignement universel. Les réformes successives ont  donné le visage suivant au système éducatif malien. Il se décompose en 5 niveaux : le préscolaire, l’enseignement fondamental, l’enseignement secondaire général, l’enseignement technique et  professionnel et  l’enseignement supérieur. A côté de l’éducation formelle se trouve une éducation non formelle qui fait la fierté des adultes analphabètes et des jeunes non déscolarisés précoces.

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Malgré tous les efforts consentis en 1992, le taux brut de scolarisation au premier cycle était de 28% et il atteint 67% en 2003. Bien que l’on soit passé de 7% en 1960 à 67% en 2003, le système présente encore des lacunes et de grandes insuffisances dans la politique, les stratégies et les ressources. En effet, le système éducatif se caractérise par : des taux faibles d’inscription et de scolarisation, taux qui en plus, cachent des disparités régionales entre centres urbains et zones rurales et entre sexes, un rendement interne et externe bas, une articulation des cycles et une cohérence interne plutôt déséquilibrée, des coûts trop élevés dont les sources sont mal identifiées et sont au bord de l’essoufflement et des contraintes institutionnelles bloquant le développement du système.

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Si à partir de 1992, avec un nouvel ordre politique, l’école malienne commence à enregistrer une amélioration des taux, il faudra cependant entreprendre des changements profonds pour faire face à une demande sociale d’éducation croissante. Cependant, l’évolution reste assez timide malgré une prolifération de lycées et d’écoles privées.

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En effet, près de 63% de la population active n’avaient pas accès à l’instruction en 2003/2004. Le taux brut de scolarisation pour le premier cycle de l’enseignement fondamental est de 67% en 2004 dans l’ensemble dont 56,4% pour les filles. Il est plus faible en milieu rural qu’en milieu urbain et les écarts entre les régions sont considérables.

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Les taux de déperdition et de redoublement sont très élevés. Seulement 59% de ceux qui entrent en première année vont jusqu’en 6e et parmi eux, plus de 30% redoublent. Les inégalités entre filles et garçons s’accroissent au fur et à mesure qu’on avance vers les paliers supérieurs. De grandes variations existent entre le groupe de très pauvres et celui des moins pauvres. La qualité de l’éducation demeure encore faible, compte tenu de le pénurie des ressources humains, ce qui entraîne le recrutement de personnels additionnels peu qualifiés.

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L’éducation constitue, de nos jours, un des facteurs majeurs de productivité, de développement économique et de progrès social. Il a notamment joué un rôle déterminant dans l’essor des pays qui ont pu, malgré un important déficit de ressources naturelles, initier un processus de développement économique soutenu. A l’inverse, l’absence ou la faible accumulation de capital humain constitue une cause majeure du manque de dynamisme économique d’un certain nombre de pays pourtant dotés d’énormes richesses naturelles.  Sur le plan sociodémographique, la faiblesse de la scolarisation explique les niveaux préoccupants d’indicateurs de santé (espérance de vie faible, taux de mortalité et de fécondité élevés ). 

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Gnimadi Destin

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