Si l’on n’y prend garde, l’État perdra plus d’inestimables ressources dans la formation d’enseignants qui se révéleront inaptes à remplir leurs fonctions. C’est le SNEC lui-même qui tire la sonnette d’alarme sur le danger, à travers notamment le coordinateur du projet EPT-Sida et non moins secrétaire à la formation et à l’éducation, Maouloud Ben Khatra.
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rnC’était à la faveur d’une restitution, avant-hier samedi, des activités dudit projet, dans le cadre du mois de la lutte contre Sida. L’événement s’est déroulé à la Bourse du Travail où le public a eu droit à un bilan assez éloquent du Syndicat National de Education et de la Culture en matière de lutte contre le fléau du Sida. Il a été présenté par son secrétaire à la formation qui a les activités de formation et de sensibilisation menées par le SNEC au niveau de ses multiples points focaux à travers le pays. Convié pour la circonstance, le ministre de l’Enseignement de Secondaire Supérieur et de la Recherche Scientifique, Amadou Touré, s’est réjoui du fait que le Snec aient ainsi démontré qu’un syndicat n’a pas qu’une vocation revendicative. Ce qui n’est point réjouissant, en revanche, ce sont les alarmants indicateurs et ravages du VIH-Sida en milieu scolaire, particulièrement dans les rangs des enseignants.
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rnSelon les données révélées par les enquêtes du projet EPT-VIH et rendues publiques par son coordinateur, la progression de la maladie est nettement supérieure dans le monde enseignant que chez les élèves et étudiants. En effet, sur 246 enseignants dépistés entre 2001 et 2006, vingt-trois (23), soit 9,34%, sont porteurs du VIH. Celui-ci fait par ailleurs plus de victimes chez les femmes enseignantes que dans les rangs du sexe opposé, avec 22,7% contre seulement 4,44% chez les hommes. En tout état de cause, un enseignant meurt chaque jour du Sida, soit 365 enseignants chaque année, a révélé le secrétaire général du SNEC, en regrettant que la maladie fasse tant de victimes dans un milieu où elle doit être combattue. Il est anormal qu’un éducateur soit porteur du VIH, a laissé entendre Tibou Telly.
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rnMême son de cloche du côté de Mme Fofana Diompana, porte-parole des femmes travailleuses du SNEC, dont le cri du cœur transparaît dans un sketch au contenu très instructif sur la stigmatisation et la vocation sacerdotale du métier d’enseignant. La situation est d’autant inquiétante que la progression de la maladie dans le monde enseignant pourrait avoir des incidences énormes sur le secteur de l’éducation dans son ensemble.
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rnEn effet, dans les proportions révélées dans l’étude du projet EPT-VIH-Sida, plus de cent vingt mille élèves du premier cycle seront sevrés d’éducateurs, à cause des inaptitudes qui résulteraient de la progression du VIH dans le monde enseignant. Même à supplanter les enseignants malades par les mieux portants, les effets économiques se révéleront difficilement supportables quand on sait que la formation d’un élève maître coûte 252 000 F CFA par mois. Il faut donc prévenir.
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rnA. Keïta
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