Après des journées de grève et de tergiversation, les étudiants rentrent en possession de leur bourse. Enfin. C’est la fin du calvaire, est-on tenté de dire. Mais en réalité, c’est là que commence la traversée du désert pour certains d’entre eux. Leur carte bancaire Ecobank ne finit plus de leur créer des problèmes.
On est loin des temps où, des étudiants dormaient devant l’économat des différentes facultés. A ce temps là, il fallait soudoyer les membres de l’AEEM, les policiers qui venaient maintenir l’ordre et même l’économe si vous vouliez avoir votre bourse rapidement. Depuis 2011, rien de tout cela, promet-on aux étudiants. Pour avoir sa bourse, désormais, il suffit de se rendre à un distributeur de billets ECOBANK pour retirer son argent. La décision est accueillie avec satisfaction. Mais pas pour longtemps. Depuis la bancarisation des bourses des étudiants, les problèmes n’ont pas disparu. En tout cas, pas comme on le croyait. Ils se sont, simplement, métamorphosés. En plus des guichets automatiques qui tombent en panne ou avalent des cartes, d’autres problèmes techniques, à n’en point finir ont surgi à Ecobank. Et ce ne sont pas les seules tracasseries, car la Banque, en complicité avec le CENOU et des responsables de l’AEEM, autorisent des prélèvements systématiques sur la bourse de tous les étudiants. Pour des motifs non valables.
On se rappelle, pour la contribution à l’effort de guerre en 2013, chacun des 100 mille étudiants que comptent les universités maliennes devaient payer la somme de 1000 fcfa contre 500 FCFA pour les élèves. Les étudiants apprendront à leurs dépens, qu’au lieu des 1000 et 500 FCFA convenus, c’est la somme de 2500 FCFA qui a été prélevée sur chaque bourse et trousseaux. Certains affirment que le montant total des prélèvements, cette année là, s’élevait à 7 500 FCFA par étudiant. L’année dernière, c’est la somme de 5 000 FCFA qui a été prélevée par ECOBANK avec la bénédiction du Centre National des œuvres Universitaires (CENOU) au titre de frais de carte-Cenou. Cette carte-cenou, pour ne pas dire ce bout de papiers que nous avons observé, comporte les nom et prénom, la photo et le numéro bancaire que les étudiants ont, d’ailleurs, à l’apparition des listes de boursiers. Les étudiants ayant compris l’arnaque, ont refusé de payer la fameuse carte-cenou. Pas pour longtemps. La solution du prélèvement automatique intervient, aussitôt. Ainsi la carte-cenou coûte, à chaque étudiant, la somme de 5000 FCFA contre 1000 FCFA pour la carte d’étudiant. ‘’No pity in business’’.
Au Sénégal à qui nous avons emboité le pas, le ministre de l’Enseignement Supérieur, le mathématicien Mary Teuw Niane a décidé cette année de ne plus faire de la bancarisation des bourses d’étudiant le pré-carré d’Ecobank-Sénégal. A quand le tour du Mali ?
Mamadou TOGOLA