Le Pr. Amadou Touré a commencé mal sa fonction de ministre. Chargé des enseignements secondaire, supérieur et de la recherche scientifique, il est depuis plusieurs semaines accusé d’être à l’origine de la radicalisation de la position de certains professeurs.
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C’est ainsi qu’au cours d’une rencontre, la semaine dernière, dans l’enceinte de l’Ecole nationale d’ingénieurs (ENI), les responsables du Snesup(Syndicat national de l’enseignement supérieur) ont accusé le ministre de désinformation. Celui-ci aurait affirmé que les syndicalistes réclament 300 000 F CFA pour chaque membre du secrétariat des examens. Ce qui n’est naturellement pas vrai, selon les syndicalistes.
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Et pourtant, ce n’est pas grand-chose qui divise les deux parties. Des accords avaient été trouvés avec le gouvernement d’Ousmane Issoufi Maïga. Alors, les protagonistes étaient tombés d’accord sur le paiement lors des examens de 500 F CFA par copie corrigée et 5000 F CFA par jour de surveillance. La pierre d’achoppement était les 150 000 FCFA( et non 300 000) que les enseignants ont réclamés pour les membres du secrétariat des examens.
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Mais certains vont loin en parlant des raisons du divorce entre le ministre et le Snesup. En effet, les professeurs étaient sur le point de rendre les copies, mais ils se seraient rebiffés à la dernière minute après avoir reçu des menaces de la part du ministre. Pour cette raison, le 13 novembre 2007, les enseignants, du supérieur ont décidé de maintenir la rétention des notes dans toutes les facultés, instituts et grandes écoles jusqu’au 30 novembre. Il ont également levé la suspension de la grève illimitée du 10 novembre 2006 à partir du 1er décembre 2007 jusqu’à la satisfaction totale de leurs revendications.
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A moins d’un mois du début du nouvel an, le démarrage de l’année académique 2007-2008 reste lié à un problème qui ne demande pas pourtant d’efforts particuliers pour être résolu. Le lundi 19 novembre, en invitant les doyens des facultés et les directeurs des grandes écoles au sujet de cette situation, le SNESUP a montré qu’il est ouvert à davantage de négociations. Sa solution alternative est de permettre, pour les doyens et directeurs, de payer aux secrétariats la somme de 80 000 F CFA sur leurs budgets autonomes.
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A leur tour, les enseignants contractuels du secondaire sont devenus aussi radicaux. Depuis le 12 novembre 2007, ils ont décidé de procéder à la rétention des notes. La Coses (Coordination des syndicats de l’enseignement secondaire) également « se réserve le droit d’observer la non évaluation à compter du lundi 10 décembre et le boycott de toutes les compositions ».
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A travers cette mesure, les professeurs du secondaire veulent se faire entendre autrement. Il y a deux semaines, ils ont observé une grève de 48 heures pour montrer leur mécontentement et protester contre l’inefficacité des commissions créées par l’ancien Premier ministre Ousmane Issoufi Maïga. Les contractuels se plaignent en particulier des conditions de vie et de travail des travailleurs de l’enseignement secondaire. Ils dénoncent aussi « l’exploitation des professeurs contractuels du même niveau par l’Etat malien depuis plus d’une décennie » et les frustrations occasionnées par le flou qui entoure le plan de carrière.
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C’est pour ces raisons que la Coses revient à la charge, après une première grève en exigeant du Gouvernement, entre autres : l’octroi d’une indemnité de logements aux travailleurs de l’enseignement secondaire ; la levée des obstacles juridiques pour leurs promotion , formation ou détachement. Ils demandent aussi la rémunération de l’évaluation de la formation modulaire ; le paiement avec rappel de l’indice financière de l’augmentation de la valeur indiciaire des professeurs contractuels à compter du 1er janvier 2007. Enfin, la Coses demande l’application correcte des décrets du 4 décembre 2000 portant cadre organique des Académies et des CAP.
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Au delà de ces problèmes, le ministre fait face à la fronde des écoles privées du secondaire qui ont observé une grève de 72 heures du 22 au 24 novembre pour réclamer des arriérés de paiement de frais scolaires et demi-bourses des élèves qu’ils encadrent dans leurs structures au titre de l’année scolaire 2006-2007. Et ils menacent de reconduire leur mouvement si la situation ne changeait pas. Le Ministre aura t-il les coudées franches et les moyens nécessaires de contenir ces mouvements avant que l’AEEM ne vienne en rajouter ?Les jours à venir édifieront.
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Soumaila T. Diarra.
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