Admis au D.E.F et non orientés : Les autorités font des parias

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L’année scolaire 2006-2007 vient juste de se terminer pour les élèves qui ont eu à passer à l’examen du Diplôme d’Etudes Fondamentales. Pour certains, l’éléphant annoncé est arrivé avec une patte cassée. Pour cause, après un minimum de 9 ans passés sur les  bancs de l’école, après la grande peur au ventre avant et au cours des épreuves, ils sont plusieurs milliers d’enfants maliens que les autorités veulent maintenir dans la précarité. Puisque leurs parents et eux-mêmes ne savent pas où aller. Les élèves n’ont pas été orientés.

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Jusqu’à un passé récent, il fallait avoir 18 ans au plus pour espérer être orienté au lycée. De nos jours, c’est tout un autre son de cloche. La question n’est plus d’aller ou pas au lycée. Les élèves (fils de pauvres en majorité) les plus chanceux, parviennent simplement à être orientés. Les autres malheureux sont jetés dans la rue comme des malpropres. Agrandissant ainsi le cercle des voyous, révoltés et autres bandits de grand chemins. En ce qui concerne les milliers de non-orientés de cette année, selon nos sources, il y a deux raisons principales à cela. Soit les élèves sont trop âgés ou leur scolarité est épuisée entre la 7ème année et la 9ème année. L’Education Nationale, l’âge des futures aigris de la société varie entre 18 et 21 ans. Quel paradoxe?
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rnC’est en ce mois de la solidarité et de la lutte contre l’exclusion que nos autorités envoient des milliers d’enfants issus de familles pauvres dans la rue. Où est donc passée la solidarité? Dans ce cas, comment peut-on se permettre de parler de lutte contre l’exclusion? Quant on sait que les parents des élèves non-orientés, en dépit de leur situation de précarité, ont eu à mettre le paquet pour que leurs progénitures, arrivés à un certain niveau d’instruction, puissent renverser la tendance. Hélas ! L’éléphant annoncé, est arrivé avec une patte cassée. Dans cette situation de paupérisation, aucune autre compensation n’a été proposée aux victimes. Or on sait qu’il y va du devoir de tout gouvernement responsable la garantie d’une éducation à tous les citoyens.

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Mais de l’avis d’un parent d’élève, les pauvres et leurs enfants sont les victimes du système.

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Selon ce parent, les pauvres continueront à s’appauvrir, les riches deviendront davantage riches. Aux dires de notre interlocuteur visiblement très révolté contre la non orientation de ses filles, ceux qui nous gouvernent  présentement préparent leurs enfants dans les meilleures universités américaines et canadiennes. Ces enfants viendront gouverner à leur tour les déshérités, les laissés pour compte. On n’a pas le choix. La vie est ainsi faite.

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A cette allure, la part belle est faite aux établissements privés. Qui vont se remplir les poches. Mais une question mérité d’être posée. Comment peut-on penser à envoyer son enfant à l’école privée quant on ne parvient même pas à nourrir sa famille?

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Nombreux sont les parents d’élèves qui sont dans cette situation.

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Nos autorités sont également responsables en partie des images macabres que la télévision ne cesse de montrer au monde. Où des milliers de candidats à l’immigration risquent leur vie dans le désert ou dans des embarcations de fortune. A la recherche d’un meilleur vivre, les jeunes gens cherchent à partir. Au pris de leur vie. Un adage ne dit-il pas que “Quand ça brûle à la maison, il faut chercher à s’échapper. Peu importe la manière”.

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Parents d’élèves exclus que nous avons pu rencontré se demandent si au Mali ça vaut encore la peine pour des gens de leur rang social d’envoyer les enfants à l’école. Une perte énorme de temps, d’énergie et de repères pour être jetés dans la rue.

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Alors qu’à notre avis, chaque Malien aspire à des meilleures conditions de vie. Depuis son premier mandat, le Président de la République Amadou Toumani Touré a fait beaucoup. Certes, mais l’ami des enfants doit faire en sorte qu’en pareils cas, des compensations soient proposées aux victimes.

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Goudia Konaté

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