Les jeunes sont fatigués de siroter du thé à la maison à longueur de journée. Ils veulent apprendre ; mais ils sont bloqués par le radicalisme déclenché par leurs professeurs pour la satisfaction de leurs points de revendication. Pour les parents d’élèves, c’est donc le moment ou jamais de jouer leur partition en vue de trouver un dénouement heureux à la crise.
Hélas, pendant que l’avenir de leurs enfants devient de plus en plus compromettant, les parents d’élèves vaquent librement à leurs affaires sans rien entreprendre. Pourtant, c’est le moment pour eux de se faire valoir à travers ce bras de fer qui oppose l’Etat aux syndicats d’enseignants.
Il y a à présent des mois que les syndicats de l’Enseignement Supérieur observent une grève illimitée au niveau de l’Université de Bamako. Cet arrêt de travail est intervenu suite à la non satisfaction, par l’Etat, des doléances soumises par le syndicat. Depuis lors, des négociations ont été entreprises par le Gouvernement afin de trouver un terrain d’entente. Mais jusque-là, aucune solution satisfaisante n’a pu être trouvée.
Par la suite, les étudiants ont organisé une marche pacifique afin de demander, à leurs professeurs, de consentir des sacrifices et retourner dans les classes. Mais en vain ! A cela, il faut ajouter la tentative de négociation entamée par les leaders religieux en vue de « décanter » la situation : ce qui a également échoué. Après toutes ces démarches, la réaction des parents d’élèves se fait toujours attendre. Ces derniers devraient pourtant être les premiers à jouer leur partition pour qu’un dénouement heureux soit trouvé à la crise. Ce qui est sûr, en tout cas, c’est que l’avenir de leurs enfants est gravement compromis.
Ce qu’il faut reprocher aux parents d’élèves, c’est surtout leur mutisme de carpe, voire leur silence « sépulcral » face à une crise où leur implication demeure cependant plus que capitale pour redonner un nouvel espoir à la jeunesse Mais pour les parents d’élèves il n’est pas encore trop tard pour jouer leur carte de la négociation : du reste, ne dit-on pas qu’il n’est jamais trop tard pour bien faire ?
Dans la recherche de solution à cette crise qui n’a que trop duré, il faut également noter l’absence tacite de la société civile. De façon générale, il est regrettable de remarquer un total désintérêt de parts et d’autres concernant cette crise et le sort des élèves et étudiants. Or, c’est l’avenir de toute une nation qui est en jeu. Contrairement à ce que les peuvent penser les uns et autres, cette situation ne concerne pas seulement les enseignants : tout le monde est interpellé, car c’est la vie de la nation qui est en danger. Et aucun sacrifice ne sera de trop pour éviter le naufrage.
En tout cas, à l’allure où traînent les choses, le pays risque de vivre une année blanche, même si le département en charge de l’Enseignement Supérieur tente de redonner de l’espoir aux étudiants.
Ben Dao