Depuis des décennies l’école malienne cherche sa voie, celle qui lui permettra d’assurer une bonne éducation et une formation qualifiante aux enfants. De l’avènement de la démocratie, en 1991 jusqu’à nos jours, si le taux de scolarisation, les conditions de travail des élèves et des enseignants ont connu une nette amélioration, force est de constater que la qualité de l’enseignement laisse toujours à désirer. C’est pourquoi votre journal s’est fait le devoir de mettre le doigt dans la plaie pour situer les responsabilités afin d’apporter la thérapie nécessaire aux maux de l’école malienne. Aujourd’hui nous évoquerons la responsabilité des parents dans le suivi des élèves.
Une année académique au Mali étant de neuf mois, c’est généralement à l’approche des examens que les parents s’impliquent dans l’éducation scolaire des enfants. Alors que le suivi devrait être permanent. Comment peut -on espérer sur des bons résultats si au préalable les conditions ne sont pas réunies pour cela ? Il est clairement établi que la réussite d’un enfant à l’école dépend de la conjugaison de beaucoup de facteurs dont le suivi régulier. S’intéresser à l’enfant à l’approche des examens revient à dire que ce qui compte pour le parent c’est juste le passage de l’enfant à une classe supérieure quel que soit les conditions. La ponctualité, l’assiduité, la discipline et la performance de l’élève sont toutes reléguées au second plan. Il est de notoriété publique au Mali qu’on attribue chaque fois l’échec scolaire de nos enfants soit à l’Etat ou au système scolaire, sans jamais assumer notre part de responsabilité dans cet échec.
Rien qu’en prenant la discipline, les enfants arrivent à l’école avec très peu d’éducation de base et cela par la faute des parents. Autres fois, là où les parents d’élèves, pêchaient les maîtres ont toujours été là pour redresser d’où la mission d’éducation ajoutée à celle de la formation des citoyens de demain. Rien que par la peur du châtiment corporel les enfants se tenaient correctement en classe et suivaient normalement les cours. A titre d’exemple, si un enfant commettait des fautes graves, même à la maison, qui demandaient des corrections, les parents lui confiaient a l’enseignant et avec le châtiment que l’enseignant lui infligeait cet enfant ne répètera plus jamais ces fautes. Aujourd’hui c’est l’inverse l’autorité du parent est bafouée et celle de l’enseignant est mise entre parenthèses. Le châtiment corporel est formellement interdit. Gare à l’enseignant qui va prendre le risque de tenir seulement des propos rigoureux qui pourraient être interprétés comme des injures ou des écarts de langage, il deviendra immédiatement une cible et pour les parents et pour les élèves et pourrait même se retrouver à la police ou au tribunal. Il nous a été donné de constater qu’actuellement les parents sont même pressés pour la rentrée des classes, histoire de pouvoir se débarrasser de leurs enfants qui leur rendent la vie impossible à la maison. Ils veulent se reposer sur les enseignants en transformant l’école en un dépotoir
Si certains parents sont laxistes vis-à-vis de leurs enfants, d’autres sont également excessifs, voire traumatisants. Ils mènent une telle pression sur les enfants, surtout à l’approche des examens, qu’ils contribuent eux-mêmes à l’échec de leurs progénitures. A côté de ces deux acteurs, il y a incontestablement les enseignants. Si certains formateurs n’ont pas le niveau, d’autres brillent par leur absence en classe. Donc les programmes ne seront pas achevés et les élèves n’auront pas appris ce qu’il, faut pour passer à la classe supérieure.
En définitive, il est plus que nécessaire de revenir aux fondamentaux qui ont fait de notre pays celui des hommes et des femmes bien formés et bien éduqués. Pour ce faire il faut mettre l’enseignant au cœur de l’éducation et de la formation des enfants en renforçant son autorité et en lui donnant tous mes moyens pédagogiques. Le retour du châtiment corporel est également une bonne recette. Donc la fuite de responsabilité des parents dans le suivi des enfants pourrait bien être comblée si on restituait à l’enseignant son autorité d’antan.
Bintou Napo