Crise à l’Université de Ségou : Le SECMA souhaite l’implication du Premier ministre

0

L’Université de Ségou traverse une période de turbulences profondes, depuis près de trois ans. Face à l’inaction des autorités de tutelle, le Syndicat des Enseignants Chercheurs du Mali (SECMA) a pris l’initiative de solliciter l’intervention du Premier ministre, Abdoulaye Maïga.

La situation qui prévaut depuis près de trois ans à Ségou fragilise non seulement le fonctionnement de l’Université, mais aussi l’avenir de milliers d’étudiants. C’est pourquoi le Syndicat des Enseignants Chercheurs du Mali (SECMA) qui n’entend plus rester les bras croisés a fait appel au Chef du gouvernement.

La gestion de l’Université de Ségou, décriée comme autoritaire et opaque, prend une dimension inquiétante. Ainsi, par une lettre en date du 5 février 2025, le Bureau exécutif national du SECMA sollicite l’arbitrage du Premier ministre afin de mettre fin à cette crise. Non sans mettre en relief la responsabilité du recteur, Dr Esaii Daou, dont les décisions unilatérales et arbitraires prises, malgré les nombreuses interventions du ministère de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, sont à l’origine des dysfonctionnements.

Le syndicat  dénonce des nominations illégales et des pratiques de gestion qui violent les textes réglementaires en vigueur. Parmi les exemples cités : une nomination controversée à la tête du département des Sciences et Techniques faite sans respecter le processus électoral requis ; la désignation du chef du service des relations extérieures qui n’a pas les qualifications appropriées, illustre le mépris de la réglementation. Cette situation à l’Université de Ségou se complique davantage avec l’absence de direction à l’Institut Universitaire de Formation Professionnelle (IUFP). Aucun acte officiel n’a été pris pour organiser une élection afin de nommer un successeur au directeur décédé depuis juin 2024. Toute chose qui a  entraîné une paralysie complète de cette structure vitale pour le fonctionnement de l’Université, dénonce le SECMA.

L’inaction des autorités académiques, les pressions sur le personnel et les nominations irrégulières ont entraîné des démissions massives au sein de l’administration universitaire, notamment des figures-clés comme le directeur adjoint de l’IUFP et plusieurs responsables à la Faculté des Arts, des Sciences et des Sociétés (FASSO) ainsi qu’à la Faculté des Sciences et des Métiers d’Agriculture (FAMA).

Le Rectorat est également accusé de maintenir un climat de répression généralisée au sein de l’université. Selon les syndicats, les affectations punitives et les exclusions abusives de personnel, qu’il s’agisse d’enseignants, de techniciens ou de responsables administratifs, ont créé une atmosphère de peur et d’incertitude. Les tensions qui en résultent compromettent la stabilité institutionnelle et nuisent à la qualité de l’enseignement et de la recherche.

Dans cette lettre adressée au Premier Ministre, le SECMA exige des mesures immédiates pour restaurer l’ordre et la bonne gouvernance à l’Université de Ségou. Il  demande l’annulation des nominations illégales et la garantie d’un respect strict des procédures électorales pour les futures désignations, y compris celle du directeur de l’IUFP. Il appelle également le MESRS à prendre ses responsabilités pour éviter que cette crise ne s’aggrave davantage. En cas d’inaction, le syndicat menace d’adresser une lettre ouverte au Président de la transition pour alerter sur les dérives de la gestion rectorale.

L’avenir de l’Université de Ségou et celui de l’enseignement supérieur au Mali, sont en jeu. Le temps est compté pour que des solutions concrètes et urgentes y soient apportées. Selon nos sources, la tension reste vive malgré l’intervention du ministre de l’Enseignement supérieur qui avait tenté de la désamorcer en organisant une rencontre entre les différentes parties à Ségou. Les lignes n’ayant pas bougé, le syndicat a alors opté d’adresser une lettre au Premier ministre.

Par Drissa Togola

Commentaires via Facebook :

REPONDRE

Please enter your comment!
Please enter your name here

Leave the field below empty!