Les professeurs de l’Institut Universitaire de Gestion (IUG) qui se trouvent être les mêmes enseignants dispensant des heures supplémentaires à l’Unité de Formation et de Production (UFP) sont en grève illimitée depuis le 8 mars 2016. Les raisons invoquées sont entre autres la révision de l’article 2 du contrat autorisant les contractuels à donner 12 h en cours du soir, alors que ces heures devaient être exclusivement effectuées en cours du jour, le paiement immédiat et intégral des arriérés d’heures supplémentaires de cours, le paiement intégral et immédiat des frais de surveillance, de correction et de secrétariat. Le syndicat demande en outre la mise en place d’une commission de relecture des textes régissant l’UFP. Face à ces revendications légitimes pour certains, mais extrémistes pour d’autres, le Pr. Samba Diallo se dit outré par la position maximaliste du syndicat qui a enclenché une grève illimitée alors que toutes les voies de recours n’étaient pas encore épuisées. Votre Journal a été à l’écoute des deux parties, le Pr. Samba Diallo, recteur de l’Université des Sciences Sociales et le Syndicat de l’IUG. Voici les versions croisées que nous avons pu recueillir et analyser.
Pour le Pr. Samba Diallo, c’est l’arrêté N° 2014- 2302 MESRS-SG du 21 Août 2014 qui crée au sein de l’IUG un centre de Formation continue dénommé Unité de Formation et de Production (UFP). Il est dit dans cet arrêté :
Article 2 : l’UFP est une structure de Formation publique rattachée à l’IUG et assure la formation continue en Diplôme Universitaire de Technologie (DUT), en Licence Professionnelle et en Master Professionnel.
Article 3 : l’UFP est dirigée par un responsable nommé par décision du recteur sur proposition du Directeur de l’IUG.
Article 4 : le responsable de l’UFP est membre de l’Assemblée de l’Institut, du Conseil des professeurs et du Conseil de discipline de l’IUG.
Article 5 : les organes d’administration et de gestion de l’UFP sont le comité de gestion, le responsable et le comité pédagogique.
Article 6 : l’organisation et les modalités de fonctionnement de l’UFP sont fixées par décisions du Recteur.
Le recteur Samba Diallo met quiconque au défi de dire s’il a violé un seul instant cet arrêté. S’agissant des autres griefs soulevés par le syndicat comme entre autres la gestion des contractuels de l’Etat qui donnent des cours du soir au lieu de le faire le jour, le Recteur a rétorqué en disant qu’à partir du moment où l’UFP est une structure publique, il n’y a pas de raison que les agents de l’Etat ne soient pas employés dans les structures de l’Etat. Il dit vouloir mettre fin à la gestion patrimoniale de l’UFP par les enseignants.
Le syndicat, se plaint de la lourdeur administrative et de la procédure de décaissement et dit ne pas comprendre pourquoi le recteur ne délègue-t-il pas certaines de ses prérogatives au Directeur de l’IUG pour diligenter certaines affaires courantes ? Le syndicat demande alors une autonomie de gestion. Le recteur Diallo tout en déplorant certaines pratiques anti pédagogiques et immorales de la part de certains professeurs, qui ont plus de 20 heures supplémentaires par semaine. Alors n’étant pas en mesure d’exécuter ces 20 heures recrutent en toute illégalité des jeunes sans niveau pour dispenser leurs cours. Faux, rétorque le syndicat. Il n’est pas possible d’avoir 20 heures de cours, le plafond étant de 14 heures. Quant à la question relative à la gestion des cas sociaux de certains auditeurs, le syndicat rétorque qu’il est accordé à tout personnel de l’Université des Sciences sociales, y compris le personnel d’appui, le parrainage d’un certain nombre d’auditeurs pour les cours du soir à qui il n’est exigé que le demi-tarif, soit 50 % des frais d’inscription. Le Recteur Diallo a conclu ses propos en disant qu’il n’est pas venu pour détruire quoique ce soit, mais gérer la structure conformément aux textes en vigueur. C’est pourquoi il aurait commencé à mettre en place tous les outils indispensables à la bonne marche de l’UFP tel que le manuel de procédure financière et comptable.
En définitive, il est plus qu’un impératif absolu de trouver des solutions aux problèmes de l’IUG et de son UFP. Pour cela, le Premier ministre-enseignant, Modibo Keita, le ministre de l’Enseignement Supérieur, Me Mountaga Tall et son recteur, le Pr. Samba Diallo tout comme le syndicat sont fortement interpellés. Chacun doit y mettre du sien en mettant le Mali et l’éducation des enfants au-dessus des egos personnels. Comme bonne nouvelle, au moment où nous mettons sous presse cet article, des sources proches du syndicat nous informent que les médiations sont en cours pour trouver une solution apaisée et consensuelle aux différentes revendications. Ces rencontres auraient abouti à la levée du mot d’ordre de grève du SNESUP dont le bureau national s’est engagé à en demander autant au syndicat de l’IUG. Un responsable du bureau syndical de l’IUG joint au téléphone confirme que la levée du mot d’ordre sera fonction du chronogramme de paiement de certaines heures supplémentaires et de l’engagement par l’Etat à restituer les deux mois de congés indument coupés. Si on a pu rappeler les indemnités des députés déserteurs qui avaient rejoint la rébellion, on se dit que ce ne devait pas être difficile pour l’Etat d’en faire autant pour ces enseignants. Vivement une solution à la crise de l’IUG pour atténuer les souffrances de chefs de famille qui ont plus de trois mois sans salaires.
Youssouf Sissoko
la conséquence immediate d'une grève est le non paiement des salaires
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