Les cours seront préparés en amont avec le professeur chargé de dispenser le cours au Mali et envoyés avec les documents essentiels aux étudiants pour les visionner et les lire avant le cours virtuel.
La Faculté des sciences économiques et de gestion(FSEG) de l’Université des sciences sociales et de gestion de Bamako (USSGB) signent, avec le cabinet SG consulting et l’École de science et de gestion de l’Université du Québec à Montréal (ESG-UQAM), un projet d’assistance pour assurer la continuité pédagogique sous l’impulsion de l’ambassade de la République du Mali au Canada.
Cette initiative d’enseignement de qualité à distance émane de professeurs de prestigieuses institutions d’enseignement supérieur au Canada et témoigne de la volonté politique du gouvernement du Mali et de ses partenaires d’atténuer l’impact de la pandémie du COVID 19 sur l’éducation. L’objectif est d’établir une continuité pédagogique à travers l’enseignement à distance pendant la fermeture de la FSEG et de maintenir les services d’éducation en mettant les ressources nécessaires à la disposition des étudiants.
Dans ce cadre, l’enseignement à distance portera sur six cours à savoir : les statistiques descriptives, la démographie, le marketing bancaire, la macroéconomie dynamique, la gestion des projets et les mathématiques financières.
Les matières seront enseignées par d’éminents professeurs de ESG-UQAM selon deux modes, les cours virtualités (cours asynchrone) et les présentiels virtuels (cours synchrone).
Les cours virtualités seront pré‑enregistrés. Leurs contenus seront définis avec la FSEG. Ils seront préparés en amont avec le professeur chargé de dispenser le cours au Mali et envoyés avec les documents essentiels aux étudiants pour les visionner et les lire avant le cours présentiel virtuel. Cela permettra de réduire le côté virtuel en présentiel et de gérer les décalages horaires. Les étudiants devront en prendre connaissance avant l’interaction avec le professeur au Canada lors du cours présentiel virtuel.
Les cours sont donnés par les professeurs du Canada par le biais d’une plateforme de vidéoconférence appropriée (par exemple Zoom, Teams, etc.) pendant 90 à 120 minutes. Ils reviendront sur les cours virtualisés et les lectures envoyées en amont. Les parties interactives entre les étudiants et les professeurs canadiens se feront par le biais d’une plateforme de vidéoconférence.
Les professeurs canadiens seront mis en binôme avec leurs homologues maliens couvrant les mêmes matières. Le binôme malien pourra ainsi actualiser ses connaissances, améliorer la qualité de l’enseignement prodigué aux jeunes, disposer de méthodes et de supports d’enseignement actualisés provenant des universités canadiennes. Ils pourront ainsi combler les écarts à la reprise des cours si cela est nécessaire.
Pour rappel, L’École des sciences de la gestion (ESG UQAM) est la plus grande école de gestion de la Francophonie avec plus de 100 000 diplômés, l’ESG-UQAM forme plus de 20 % des étudiants en gestion au Québec avec ses 300 professeurs et 300 chargés de cours. Fréquentée annuellement par près de 15 000 étudiants inscrits dans l’un de ses 70 programmes de formation, l’ESG UQAM se classe parmi les meilleures écoles et facultés de gestion au Québec, au Canada et dans le monde. Urbaine et ouverte sur le monde, elle offre un cadre de vie académique très stimulant à ses étudiants, enseignants et employés, guidée par ses valeurs managériales de responsabilité sociale et de développement durable.
Atténuer la perte d’apprentissage
En effet, dans le cadre de la lutte contre le COVID – 19, le gouvernement du Mali avec l’appui de la Banque mondiale à travers le Projet d’appui au développement de l’enseignement supérieur (PADES) a entrepris des mesures d’atténuation de l’impact de la pandémie sur l’éducation en établissant une continuité pédagogique à travers l’enseignement à distance. Cette stratégie a d’abord priorisé les classes se préparant aux examens et l’enseignement supérieur.
Le Mali se propose de faire preuve de résilience dans le secteur de l’éducation en s’engageant dans une nouvelle phase qui consiste à investir dans l’enseignement supérieur à distance et à le renforcer dans l’avenir pour atténuer la perte d’apprentissage, mais aussi s’adapter et rentrer de plain-pied dans la transformation qui bouleverse déjà profondément les systèmes éducatifs et les milieux d’apprentissage. C’est ainsi que depuis le 19 mars 2020, le gouvernement a pris des mesures relatives à la pandémie du coronavirus (COVID-19) dont l’une est relative à la fermeture de l’ensemble des établissements scolaires et universitaires pour une durée initiale de trois semaines. En guise de réponse, avec l’accompagnement du projet, le ministère de l’Éducation Nationale, de l’Enseignement Supérieur et de le Recherche Scientifique du Mali a décidé de concevoir et de mettre en œuvre un dispositif d’enseignement et d’apprentissage à distance, en partenariat avec le Ministère de l’économie numérique et de la Prospective (à travers l’AGETIC et la SMDT), et celui de la Communication (à travers l’ORTM) ainsi qu’avec des acteurs du secteur privé du Mali, évoluant dans les technologies de l’information et de la communication.
Ces mesures visent, par l’usage du numérique (Internet, Télévision, Radio, Réseaux sociaux, etc.), à mobiliser les conditions nécessaires pour garantir l’accès à l’éducation et à la formation par la mise à disposition de nouveaux formats d’enseignement/apprentissage.
Contenus sur format audio et vidéo
Les résultats obtenus par le gouvernement dans la lutte contre le COVID, dans le domaine de l’éducation à ce stade sont les suivants: Les premiers cours ont été diffusés sur l’ORTM le 14 avril 2020 avec une programmation privilégiant les classes d’examen ;
Les contenus sont enregistrés sous format vidéo et sont diffusés à la télévision nationale, suivant la programmation établie. Une plateforme créée pour la formation à distance pour tout le secteur de l’éducation regroupant les supports audio, vidéo et les supports sur Moodle. Pour l’enseignement supérieur, les contenus numériques pour les étudiants sont exclusivement sur la plateforme Moodle. Les étudiants s’inscrivent en utilisant leur identifiant. Une incitation financière forfaitaire est faite aux enseignants afin de promouvoir la mise en ligne des cours (ces contenus permettraient de créer les bases de l’Université numérique).
L’ensemble des supports produits sont sur la plateforme de formation à distance du Ministère, ce qui permet à tous les apprenants d’y accéder à volonté, y compris les enregistrements vidéo.
Aussi, la convention d’appui à la FSEG s’inscrit non seulement dans le cadre de la continuité pédagogique mais aussi s’articule parfaitement à la réponse systémique au dysfonctionnement du sous-secteur.
Cette première initiative d’enseignement de programmes canadiens dans une université publique ouest-africaine, en l’occurrence au Mali, à terme permettra de mettre en place des programmes de licence et de maîtrise dans ces institutions afin que les jeunes du Mali puissent bénéficier d’enseignements de qualité ayant un fort impact sur leur éducation.
Ousmane Mariko