Le président Alassane Ouattara a rapidement procédé à la nomination d’un nouveau président du Conseil constitutionnel afin d’éviter la vacance de poste. C’est ainsi que le choix du président a porté sur Mamadou Koné, magistrat hors hiérarchie, ancien ministre de la Justice, proche de Guillaume Soro. Il occupait jusqu’à sa nomination le prestigieux poste de président de la Cour suprême.
Selon nos sources, Francis Wodié a été mis en minorité au sein du conseil lors d’une séance du Conseil des sages qui statuait sur la constitutionalité d’un texte. Il aurait sollicité l’arbitrage du président Ouattara à cet effet pour que ce dernier tranche. La fin du non-recevoir opposé par le chef de l’Etat qui a tenu à faire respecter le principe sacrosaint de la séparation des pouvoirs a emmené Wodié à estimer qu’il n’avait plus la confiance du chef de l’Etat. C’est certainement dans cet état de fait qu’il a préféré rendre son tablier.
Le communiqué de la présidence rendant publique cette démission n’a donné aucun détail.
Candidat malheureux lors des présidentielles de 1995, 2000 et 2010, Wodié a été récompensé en son temps pour avoir appelé à voter Alassane Ouattara au second tour de l’élection présidentielle au prix de fortes divisions au sein de son parti, dont il a quitté la présidence. Compétent, réputé intègre, il a pris cette décision sans aucune pression, sans nul doute pour garder son bon sens. Il n’a pas voulu commenter sa décision, certainement pour observer le droit de réserve.
RODRIGUE FENELON
Les Afriques
