La récente décision prise par le secrétaire général du bureau de coordination de l’Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) de faire contribuer tous les élèves et étudiants à l’effort de guerre, mérite qu’on jette un regard dessus. Car c’est une décision qui, on le voit, parle d’elle-même et se passe de tout commentaire.
D’abord, plus que tout, cette décision s’inscrit dans une même ligne que cette idée désormais connue de tous, d’après laquelle « Ils ont fait tomber le pays, nous devons le relever ensemble… » C’est bien comme cela qu’il faut interpréter les contributions et appels à contribution à l’effort de guerre, comme pour dire qu’aujourd’hui c’est du ‘’ Mali’’ de tout le monde qu’il s’agit et non du pouvoir, entendre cette mafia où les unions se font et se défont au hasard des intérêts du moment, où députés dans l’Assemblée, ministres dans le gouvernement se réunissaient pour se réunir, parvenaient à un consensus qui a débouché aujourd’hui sur le malheur de tout le monde, de tous ces maliens qui ont pris conscience du feu de la réalité qui couvait sous un cendre de mensonge. Le pays, ils l’ont fait tomber, mais nous allons tous le relever.
Ensuite, il faut dire qu’au-delà des mille francs qui seront prélevés sur les bourses des étudiants, la décision relative à la réquisition des masses de garantie payées par les élèves du secondaire est aussi importante à bien des égards, en raison du fait que cette mesure a depuis un certain temps perdue son sens dans les lycées. En effet, il est digne de remarquer que dans les textes qui régissent l’enseignement secondaire général voire technique, la masse de garantie s’élevant à 750 FCFA doit être payée par tous les élèves pour leur garantir la possession des livres requis à leur niveau, des règles qu’ils doivent remettre à l’administration sains et saufs, au terme de l’année pour ensuite récupérer la somme de 750 FCFA placée en garantie. Il est révoltant de constater que les choses ne se font plus dans les règles de l’art. La masse de garantie a été ramenée à 1000 FCFA par les promoteurs des lycées privés et autres proviseurs, au su au vu du ministère en charge de l’éducation qui n’en demeure pas moins un complice puisque soutient. L’étrange dans l’affaire, c’est qu’on fait croire aux enfants que la somme de mille francs, qui n’est pas exacte d’abord, sert à payer les fournitures scolaires_ entendez par là les cahiers et les stylos. La décision du numéro un des étudiants, au moins pour cela, est salutaire : il évitera aux élèves de souffrir, impuissants, cette énormité des responsables d’établissements secondaires qui font de cet argent à la fin de l’année scolaire ce que bon leur semble. Sans rendre de compte à qui que ce soit. Encore une fois, la masse de garantie n’a plus de sens !
Mais il ne faut pas aussi être naïf et oublier de dire que, situation oblige, Ibrahim Traoré doit veiller à ce que tout se passe dans la transparence. Il n’est même pas exclu qu’il fasse une publication du reçu de la somme versée au Trésor Public pour taire les doutes qui commencent à prendre forme. Car si l’initiative, au regard de la situation actuelle qui prévaut, mérite une attention plus particulière ; elle ne demeure pas moins une énième tentative de l’Aeem pour profiter de la situation actuelle du pays, soutirer de l’argent aux élèves et étudiants du Mali, pour enfin de compte remplir les poches de ses membres. Affaire à suivre !
Boubacar Sangaré
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