La salle Aula Magna de la Faculté des Langues, Arts et Sciences Humaines (FLASH) a abrité le mardi 06 septembre 2011 une conférence sur le thème : « la scission de l’Université de Bamako ». Animée par le Ministre de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique, Madame Siby Ginette Bellegarde, qui avait à ses côtés les Recteurs de l’Université de Bamako et de Ségou, la conférence a été marquée par la présence des responsables des structures universitaires, des enseignants, des syndicats et d’autres personnalités de l’enseignement supérieur.
La conférence traduit l’initiative du Département de l’Enseignement Supérieur et de la Recherche Scientifique d’instaurer un large cadre d’échanges et de discussions autour de ses politiques en général, et en particulier autour de la récente décision du Gouvernement du 14 juillet 2011 de scinder l’Université de Bamako en quatre entités.
Madame le Ministre a attiré l’attention des uns et des autres sur les problèmes récurrents de l’Université de Bamako notamment l’augmentation considérable des l’effectifs (plus de 100.000 étudiants à la rentrée prochaine). Il est, en outre, ressorti de beaucoup de rencontres auxquelles ont été conviés la société civile, les syndicats, les parents d’élèves, les associations estudiantines et autres partenaires de l’enseignement supérieur, qu’il fallait marquer une rupture avec la mauvaise situation dans laquelle se trouvait l’Enseignement Supérieur notamment l’Université de Bamako.
Des problèmes récurrents et persistants
S’en tenant à l’essentiel, Mme le ministre a rappelé les problèmes suivants :
-Le chevauchement des années académiques entraînant un cycle interminable de démarrage en retard des cours ;
-Les inscriptions des étudiants qui sont quasi ininterrompues durant toute l’année. «Il n’est pas rare que certains étudiants s’inscrivent à la veille des examens » a-t-elle ajouté.
-Les problèmes récurrents d’heures supplémentaires ; les projets d’arrêtés sont transmis tardivement ;
-La faible capacité de pilotage à certains niveaux ne permettant pas une gestion efficace et autonome des structures ;
-Les décisions de validation des résultats d’examens qui ne parviennent pas à temps au Rectorat, causant ainsi le retard du paiement des allocations des étudiants.
« Continuer avec ces problèmes revient à assister à la mort de notre enseignement supérieur » a poursuivi Mme le ministre.
Le nœud du problème et la solution
Avec plus de cent mille étudiants prévus pour l’année académique 2011-2012, l’Université de Bamako sera l’une des rares de la sous-région qui sera soumise à une telle pression d’effectifs. Selon Mme le ministre, il est évident qu’une seule équipe rectorale ne peut pas gérer efficacement ces effectifs. Nous estimons qu’il vaut mieux plusieurs équipes rectorales pour relever cet énorme défi. Pour renforcer leurs capacités, les responsables des structures universitaires bénéficieront de formations en gestion et management des Universités. De même, un nouveau mode de gouvernance universitaire verra le jour avec les futurs Universités. Il s’agit du renforcement de leur autonomie liée à la responsabilité.
Au cours des échanges, différentes préoccupations ont été exprimées dont l’essentiel a porté sur le rapport de la Mission Universitaire mise en place par le Gouvernement afin de travailler sur des propositions de textes portant scission de l’Université de Bamako.
Le Président de la Mission Universitaire a donné un aperçu du rapport qui va être transmis dans les plus brefs aux autorités compétentes. Dans le rapport, des propositions création d’Universités thématiques ont été formulées, ainsi que la création d’une structure indépendante de gestion des infrastructures. Il a été aussi recommandé le recrutement des enseignants.
Madame le ministre a terminé en soulignant qu’il serait difficile d’atteindre tout de suite la situation idéale, mais qu’il va falloir travailler ensemble pour opérer le changement.
SEYDOU KARAMOKO KONE