Conditions lamentables d’organisation du Bac : Une grave conséquence psychologique sur les élèves !

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L’épreuve du baccalauréat  de cette  année  a fait  l’objet  de discussions  dans nos  familles,  grains  et même  à l’extérieur  du pays. Une situation qui a obligé certains  bacheliers  à  composer  tard dans  la nuit, à défaut  de  lumière, les  surveillants  ont  même utilisé  la  lumière  des  téléphones  et des bougies. Cela aura, sans doute un impact sur la concentration psychologique des postulants. Sur cette question Dr Ahmadou Abdoulaye Dicko, psychologue  clinicien, et également  chef  du  Département Psychologie de la FSHSE (Faculté des Sciences Humaines et des Sciences de l’Education), a éclairé notre lanterne.

Tjikan : suite  au sabotage constaté ça et là  lors  du  baccalauréat  de cette  année 2014 , nos bacheliers  ont  composé  tard  dans  la nuit,  par faute  de  lumière, certains  surveillants ont été obligés  d’allumer les bougies  et  utiliser la lumière des téléphones. Alors, quelles  peuvent  être  les conséquences  psychologiques   pour les bacheliers ?

Dr Dicko Ahmadou Abdoulaye : en  tant que  clinicien, je pense que les conséquences peuvent être  de  trois ordres ;

Au premier  niveau,  nous  avons les  troubles  anxieux, anxiété généralisée et  anxiété  spécifique.

Par rapport  à  une  situation  de stress,  lorsque  les élèves  ont préparé  les  examens, ils  sont  toujours  sous tension  ,ils arrivent au lieu d’examen, avec l’intention que  tout se  déroule  normalement et rapidement. Et quand ils vont rester  des  heures  durant  dans  une salle , ça  augmente leur degré  de  stress et  cette situation  va créer  des  névroses  phobiques  , par  exemple, la peur  de s’investir  dans  les épreuves.

La  deuxième  chose c’est  la possibilité  de l’échec , que nous  appelons  névrose  d’échec , c’est que cette situation est  une situation avant  coureur d’échec qui  va  en decouler.

La  troisième  chose ,  c’est  le  stress post –traumatique,  c’est  après  les épreuves  que  les  enfants  vont développés  beaucoup  d’anxiété,  beaucoup  d’inquiétude  par rapport  à  ceux  qui  leurs  aient arrivés  et  ça risque  d’empêcher  de  ce faire  valoir  dans d’autres situations  d’apprentissage. Sans oublier le  fait que ,l’image qu’on  leurs  a donné au baccalauréat  est  une  image truquée,  une  image où  il y’a pas  de sérieux, où   il y’a pas de cadre  valable de  référence par  rapport  à  quoi que  ce  soit , alors  que  ces  élèves  ont besoin  de se  sentir dans  les dispositions normales, avec  des enseignants  ou des  surveillants beaucoup plus  responsables  qui vont les encadrer  et  les  empêcher  de  s’entre  aider. C’est vraiment pire.

Tjikan : quel  est  votre appréciation  du baccalauréat  de cette  année ?

Dr  Dicko : j’ai une  appréciation  très  mauvaise, c’est catastrophique ce qui s’est passé.

Tjikan : selon vous, où se situe la responsabilité ?

Dr Dicko : quelque  soit la responsabilité, c’est  de l’eau versée , cette  situation est tellement grave que ça peut gâcher  nos relations futures même sur  le  plan de  l’acquisition  de connaissance ou  de référence diplomatique ou  académique par  rapport aux  autres  pays. Quelle  appréciation  les  autres  pays  auront même du baccalauréat  malien ?

La  pauvreté  de ressources  humaines , l’incapacité de pouvoir  trouver  un plan  de formation adéquate  et conséquent , rigoureux  pour  nos  ressources  humaines. Alors que les  ressources  humaines  sont  de  vraies ressources  de  vie , le développement  d’un  pays, ce sont ses  ressources  humaines , si ces  ressources sont  mal formées , mal équipées , alors  le pays ne peut aller qu’à la déroute.

Nouhoum Koné

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