Le premier concours d’entrée à la nouvelle Ecole nationale d’administration (ENA) s’est déroulé dans neuf centres du district de Bamako, samedi 22 et dimanche 23 mai 20010. Dès l’aube, des jeunes Maliens diplômés en droit et en économie sont venus des quatre coins pour envahir les salles. Ce test d’admission s’est déroulé comme le prévoit la loi 10-0040/MEALN-DNETP, votée le 7 mai dernier.
Certains étudiants qui s’étaient régulièrement inscrits ont été omis. Leurs noms n’ont paru sur la liste affichée devant les salles et ont dû rebrousser chemin. D’autres candidats dont la validité de cartes d’identité est arrivée à expiration furent également priés de regagner la maison.
De nombreux candidats sont retournés larmes aux yeux parce qu’ils ne répondaient pas aux conditions prévues par la loi (retard, non figuration sur la liste ou manque de pièce d’identité en cours de validité). Ils estiment qu’ils ont manqué de chance. En clair, 99% des participants vont tous voir leur chance volée en éclats à la publication des admis.
A preuve, les maîtrisards de droit et d’économie ont été refusés au concours d’entrée à la fonction publique en février dernier. L’Etat avait expliqué qu’un concours spécial pour eux se tiendrait en mai 2010. Tout le monde avait cru qu’on allait recruter un grand nombre d’étudiants. Mais aujourd’hui vu le faible nombre de candidats retenus lors du concours, le week-end dernier, force est de reconnaître que la réalité fut autre chose. Parmi les 10.000 candidats enregistrés seulement 100 obtiendront une place à l’ENA, soit 1 candidat sur 100.
Les places seront reparties comme suit : 20 administrateurs civils, 10 conseillers des affaires étrangères, 5 inspecteurs des services économiques, 20 inspecteurs des douanes, 15 planificateurs, 12 inspecteurs de finances, 5 inspecteurs des impôts, 5 inspecteurs du trésor et en fin 8 administrateurs du travail et de la sécurité sociale.
Les candidats ayant rempli les conditions ont pris part à l’épreuve de culture générale qui portait sur l’un de deux sujets au choix. Il s’agit de l’ordre et de la liberté publique ainsi que la lutte internationale contre la corruption traitée lors d’une conférence en 1997. Malgré tout ce dispositif, les facultés du pays semblent devenues des fabriques de chômage vu le taux des jeunes diplômés sans emploi qui ne cesse de monter en flèche.
Si on devait redémarrer la nouvelle ENA, il fallait recruter au moins 30% des candidats qui se sont inscrits à l’occasion de ce concours. Si l’Etat est une continuité, la relève se prépare dès maintenant. A cet effet, il est nécessaire de dispenser une formation adéquate aux futurs cadres du pays.
L’Etat doit s’impliquer davantage dans la formation de ces jeunes diplômés et si possible d’attirer même leur attention vers d’autres filières, afin qu’ils puissent bien servir la patrie.
Yacouba Tangara