Voilà 5 mois que les enseignants de cet établissement de renom sont sans un sou. Ce n’est pas un problème de trésorerie qui en est la cause mais le retard accusé dans le payement de la subvention de l’Etat, expliquent le promoteur et le directeur général.
Le Centre de formation technique de Quinzambougou est dans l’œil du cyclone car cette école perdrait progressivement sa crédibilité.
Les textes régissant les écoles privées au Mali n’interdisent-ils pas formellement que le salaire du personnel enseignant soit lié à cette subvention ? Selon des enseignants de cette école qui souhaitent l’anonymat, certains de leurs collègues ont déjà rendu le tablier car ils ne supportaient plus la situation. Au même moment, beaucoup de parents d’élèves préfèrent amener leurs rejetons ailleurs à cause des grèves incessantes des professeurs pour des raisons de salaire.
C’est le directeur général, Niankoro Doumbia, qui confirme le retard dans le payement des salaires, dû au fait que le promoteur refuse de payer les salaires des enseignants sur ses propres fonds. Attendant la subvention de 2014 qui va tomber bientôt. Par rapport à l’état pitoyable des conditions de travail et de l’école, il affirme que cela a commencé entre 2007 et 2008. A cette époque, dit-il, les meilleurs enseignants sont partis et certains parents ont décidé d’enlever leurs enfants de cette école.
Pour en revenir au corps professoral, contrairement à ce que disent les enseignants que nous avons rencontrés, M. Doumbia affirme qu’en début d’année tous les enseignants ont décidé de ne pas aller en grève pour la question de salaire et de rester en classe.
Il n’a pas souhaité nous en dire plus et nous a conseillé de contacter le promoteur. Celui-ci, que nous avons pu joindre au téléphone, a confirmé que la situation actuelle est due au non payement de la subvention de l’Etat, avant de nous donner un rendez-vous dans la cour de l’école. Rendez-vous auquel il n’est jamais venu. Joint au téléphone sur place, il prétexte un décès d’un proche et nous raccroche au nez. Sur place, nous avons pu constater que l’EDM avait suspendu ses services pour non paiement de facture.
Le lendemain de cet entretien téléphonique avec le promoteur, les enseignants nous affirment qu’ils ont reçu une avance sur le salaire d’un mois.
A ce rythme, on doit aisément imaginer le sort de cet établissement. Aux autorités de prendre leurs responsabilités face à telles situations, car des personnes comme le promoteur du Cftq, il en existe beaucoup à Bamako. Ils créent des écoles et sont incapables de payer le personnel enseignant. Cela justifie à suffisance l’état de déliquescence de l’école malienne.
A signaler que le promoteur est l’un des pionniers des écoles privées au Mali. En plus, il est propriétaire du centre Mabilé de Sogoniko et de la salle Bakaina, en bail par l’université de Bamako.
Affaire à suivre.
Harber MAIGA