Centre d’enseignement supérieur de Bamako : Le désarroi des étudiants

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«Au secours, ayez pitié de nos âmes», tel est le cri du cœur lancé par les étudiants du Centre d’enseignement supérieur de Bamako (CESB), face à la précarité de leur situation. Le Collectif des responsables de classes de cet établissement a organisé une rencontre avec les hommes de média pour exprimer son ras-bol.

 

Cette conférence de presse était animée par Bourahima Coulibaly, avec l’assistance de ses collègues, et avait pour objectif d’exposer aux journalistes les problèmes auxquels ils sont confrontés. C’était le mercredi 6 octobre 2010 dans l’enceinte de l’établissement.

 

«Après notre admission au baccalauréat, en 2008, nous avons été orientés à la FLASH et à la FSJP. Ensuite, on nous a transféré au CESB contre notre gré, chose que nous avons acceptée, croyant que c’était la fin du calvaire des étudiants. Mais, depuis trois ans, nous nous sommes rendu compte que ce centre est le plus oublié de l’Université de Bamako», a déclaré le conférencier comme entrée en matière, avant de poursuivre en affirmant que l’établissement fait l’objet d’une discrimination par rapport aux autres facultés de l’université de Bamako.

 

En effet, selon Bourahima Coulibaly, les étudiants du CESB n’ont jamais reçu leurs trousseaux ou bourses en même temps que leurs collègues. Pour preuve, a-t-il expliqué, pendant que les étudiants des autres facultés se la coulent douce avec leurs bourses de l’année 2009-2010, au CESB aucun étudiant n’a encore reçu un kopeck pour la même période. «Toutes les 1ères années ont reçu leurs bourses, contrairement aux nôtres, alors que les inscriptions ont eu lieu au même moment», a-t-il regretté. Pire, le porte-parole du Collectif affirme qu’ils ont reçu leurs trousseaux il y a moins de 2 mois, alors qu’ils devaient revoir cet argent en début d’année, pour acheter leurs effets pour la rentrée et s’acquitter de leurs frais d’inscription.

 

Le conférencier dira que, jusqu’à présent, plus 1300 étudiants ne sont pas encore inscrits. Là également, l’administration, à en croire Bourahima Coulibaly, serait en train de pratiquer une surenchère. En effet, pour l’inscription des retardataires, les responsables de l’établissement que dirige le Docteur Daouda Sacko demanderaient 17 000 FCFA aux pauvres étudiants qui n’ont pas encore reçu leurs  bourses, «alors que les frais d’inscription s’élèvent normalement à 6000 FCFA », a-t-il précisé.

 

Pour le conférencier, l’administration, qui est censé être leur premier interlocuteur, n’est pas attentive à leurs préoccupations. « Nous avons l’impression que l’administration ne prend pas nos problèmes au sérieux. A chaque fois que nous nous adressons à elle, elle nous prend pour des délinquants», a-t-il expliqué. Mieux, a-t-il souligné, l’administration vient de décider d’arrêter les Travaux Dirigés (TD), sans que les étudiants en Droit n’aient encore fait de devoirs et n’aient de notes de classes. Concernant les réquisitions, le conférencier soulignera que depuis la création du CESB, il n’y a que 17 étudiants sur 3000 prétendants qui ont pu avoir ce sésame qui leur permet de rejoindre leurs familles pendant les vacances.

 

Pour rappel, le CESB comptait 14 000 étudiants à son ouverture. Aujourd’hui, ils sont plus de 19 000 à suivre des cours dans cet établissement. Sa création s’inscrivait dans le cadre du désengorgement de l’Université de Bamako. C’est pourquoi il regroupe les étudiants des 4 sections de la FLASH et ceux de la FSJP.


Youssouf Diallo

 

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