Célébration de la Journée internationale de l’alphabétisation : 70% des jeunes maliens de 15 à 24 ans ne savent ni lire et ni écrire

1

C’est la révélation faite par le Représentant de l’UNESCO au Mali, Lazare Eloundi, au cours de la célébration annuelle de la Journée internationale de l’alphabétisation, le 8 septembre dernier au CICB. C’était en présence du ministre de l’Education Nationale, Mme Jacqueline Marie Nana, du Chef de cabinet de la Première Dame, marraine de la cérémonie, des anciens ministres de l’Education et des partenaires et acteurs au monde scolaire.

 

Cette année, au plan national, la Journée a été célébrée sur le thème: «Alphabétisation, passage incontournable pour une paix durable». Le choix de ce thème se justifie par la situation actuelle de notre pays, confronté à une crise majeure qui menace sa paix sociale.

La célébration de cette Journée permet de mesurer le parcours, de conforter les acquis et de lever les contraintes  liées à l’alphabétisation. La cérémonie a été agrémentée par un sketch de la troupe  Nyongôlon, comme elle seule en a le secret, qui a émerveillé l’assistance. Cette prestation théâtrale mettait en exergue les bienfaits de l’alphabétisation et les difficultés qui jalonnent sa mise en œuvre.

Le Représentant de l’UNESCO au Mali, qui a rappelé les statistiques de son organisation, a estimé à 781 millions le nombre d’adultes ne sachant ni lire, ni écrire, ni compter. «Deux tiers d’entre eux sont des femmes. Plus de  250 millions d’enfants sont incapables de déchiffrer une seule phrase, bien que la moitié d’entre eux ait passé 4 ans à l’école», a-t-il relevé.

Selon lui, ces chiffres nous interpellent tous, au niveau national et international, et appellent à plus d’engagement et d’efforts dans la lutte contre l’analphabétisme. Il a aussi révélé que le Mali était classé 22ème sur 28 pays par l’indice de «l’Education Pour Tous» (EPT), compilé par l’UNESCO en 2012.

Ce n’est pas tout. A en croire toujours le Représentant résident de l’UNESCO, au Mali plus de 60% des femmes sont encore analphabètes. D’où l’interrogation: «faudra-t-il attendre 2086, comme l’indique le rapport EPT de 2013 / 2014, pour voir toutes les filles pauvres achever le cycle primaire?». Il a également noté qu’environ 70% des jeunes de 15 à 24 ans ne savaient ni lire et ni écrire.

«Ils n’ont aucune des compétences nécessaires pour améliorer leurs conditions de vie et participer au développement harmonieux de leur pays», a-t-il regretté. Avant  de soutenir que l’analphabétisme et l’obscurantisme sont des terreaux propices au développement de toutes les formes d’intégrisme, d’intolérance et de violence, qui sont, selon lui, les conséquences d’une tragique symétrie entre l’analphabétisme et la pauvreté.

Profitant  de cette tribune, la ministre de l’Education Nationale a rappelé les actions entreprises par le Gouvernement malien pour promouvoir l’éducation non formelle. Il s’agit entre autres de la création de la Direction nationale de l’éducation non formelle et des langues nationales, de l’accroissement du budget alloué à ce secteur et de la multiplication des Centres d’alphabétisation fonctionnelle, des Centres d’éducation pour le développement et des Centres d’apprentissage féminins.

Les activités commémoratives de la Journée de l’alphabétisation s’étendront cette année sur une semaine. Au cours de ces sept jours, des activités culturelles et artistiques seront organisées sur l’ensemble du pays. Et elle sera clôturée le 14 septembre prochain à Ourikila dans le cercle de Koutiala, région de Sikasso.

Youssouf Diallo

Commentaires via Facebook :

1 commentaire

  1. C’est la triste réalité. La qualité de l’image d’un pays est directement proportionnelle à la qualité de ses ressources humaines.

Comments are closed.