Le 5 octobre de chaque année occupe une place de choix dans la communauté éducative. Depuis 1994, à travers le monde, ce jour est célébré journée mondiale des enseignants. Cette Journée est l’occasion de mettre la profession enseignante à l’honneur et de soutenir ses efforts en vue de donner aux citoyens les moyens de construire un monde meilleur. “Agissons pour les enseignant(e)s! ” c’est le thème retenu pour cette édition 2012. A l’occasion, le Syndicat national de l’éducation (SNEC) a organisé un point de presse où il a tiré un bilan mitigé des conditions de vie et de travail des enseignants.
Si au Mali beaucoup de journées sont célébrées en grande pompe à travers des pagnes confectionnés, celle des enseignants en tout cas depuis qu’elle existe n’a jamais eu droit de cité au Mali. Elle passe sous silence. Alors que sans les enseignants, l’éducation ne remplirait pas le rôle qui lui est assigné. Ce sont les enseignants qui forment les citoyens de demain appelés à occuper de hautes responsabilités dans la société.
Communier avec les enseignants pour célébrer cette journée n’est que justice pour celles et ceux qui accomplissent l’un des plus beaux métiers monde, celui de la transmission du savoir d’une génération à une autre. Nonobstant la négligence du département de tutelle, le Syndicat national de l’éducation a organisé une conférence de presse au cours de laquelle, les responsables ont tiré un bilan mitigé des conditions de vie et de travail de cette corporation. Selon le Secrétaire général du SNEC, Tibou Telly la célébration d’une telle journée devrait permettre de réfléchir sur le contexte socioéconomique difficile dans lequel les enseignants travaillent et de trouver des moyens d’améliorer leur statut professionnel et leurs conditions vie et de travail.
Dans certains pays, a-t-il soutenu, les enseignants sont régulièrement victimes des cas de torture, de lynchage médiatique, de faible rémunération. Sans oublier le manque total de logement adéquat. Pour lui, c’est aussi une journée à travers laquelle, l’Intersyndicale lance un cri de cœur aux pouvoirs publics afin d’agir pour les enseignants. ” Il ne s’agit pas de faire d’eux des supers citoyens mais une reconnaissance de leur rôle indispensable à cause de la matière dans laquelle les enseignants agissent sur les enfants ” a ajouté M. Telly. Il a signalé qu’investir dans les enseignants, c’est investir dans l’éducation, car il n’y a pas d’éducation sans un personnel enseignant de qualité voué et dédié à l’éthique et à la déontologie.
Parlant du bilan des conditions de vie et de travail des enseignants, Tibou Telly dira qu’ils sont mitigés. ” Nous avons voulu que la journée du 5 octobre soit chômée et payée. Il y a des journées chômées et payées pour des évènements qui ne valent pas la peine. Et qu’une fois l’an que l’on dise que cette journée est chômée et payée pour que les populations se rendent compte de l’effort et du travail que les enseignants accomplissent. Ce n’est pas exagéré. La demande reste en l’état et nous allons encore la réitérer et nous pousserons le gouvernement à aller vers cela ” a indiqué Tibou Telly. Dans son message livré à l’occasion de la célébration de la journée mondiale des enseignants Irina Bokova, la Directrice générale de l’UNESCO a rappelé qu’agir pour la profession enseignante consiste à offrir une formation adéquate, un développement professionnel continu et une protection des droits des enseignants.
Ramata TEMBELY