Ce que je pense…L’Afrique a ses problèmesLe Mali aura les siens

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L’Afrique, première contrée de la terre à abriter l’être humain, n’est exempte d’aucun mal qu’a connu, que connaît ou que connaîtra l’humanité. De la vie primaire à la vie dite « moderne », l’Afrique n’a brûlé aucune étape de ce passage imposé de la part de je ne sais qui et pourquoi d’une vie à une autre.

Tout ce qui brave l’incertitude est que l’ « Afrique est le berceau de l’humanité », selon les archéologues. Le Pharaon (Egypte), Kaya Makan (empire du Ghana), Soundjata Kéita (empire du Mali), Béhanzin (royaume du Dahomey) et autres ont tous été des grands du continent d’Aboubacar II qui aurait découvert l’existence de l’Amérique avant 1492. Malheureusement, la vérité de l’écriture est la vérité des vérités ; donc ce fut Christophe Colomb qui a découvert l’Amérique avant n’importe quiconque comme si ceux qui s’y trouvaient, n’avaient pas découvert cette autre partie du monde avant de s’y camper. Cette partie de réalité de la vérité ne remet nullement en cause cette assertion d’Amadou Hampâté Ba : « L’écriture n’est que de la parole accouchée sur papier. » Certes l’homme noir n’avait pas d’écriture, mais son histoire a existé et existera puisqu’elle se façonnera toujours. L’esclavage, la colonisation, l’impérialisme, les première et seconde guerres mondiales ont tous passé par le continent supposé, à tort ou à raison, recelé en lui des richesses dont les populations n’arriveraient jamais à profiter.

Au-delà des siècles de souffrance, la plupart des pays d’Afrique ont pris leur « indépendance » courant les années 1960. Cinquante ans après, la honte et la désolation couronnent les espoirs fondés d’alors. Plus d’une centaine de putschs au cours d’un demi-siècle, à chaque fois ce serait pour instaurer des Etats de droit. Au contraire il faudrait souligner que chaque Africain est né pour être président de la république d’au moins une fois. Ceux qui refusent cela sortent toujours par la plus restreinte des portes. Moussa Traoré du Mali, Hissène Habré du Tchad, Samuel K. Doe du Libéria, Laurent Gbagbo de la Côte d’Ivoire en sont quelques exemples.

Sans approfondir ces présents et histoires de l’Afrique, mon opinion la plus chaude est que le Mali est en train de marcher sur la braise. En effet, depuis plus d’un quart de siècle le septentrion de notre pays s’apparente à un temple d’insécurité qui de par la façon dont elle est gérée ne sera jamais curable. Il est vrai qu’en privilégiant le dialogue et l’octroi de sous à je ne dis qui, le président ATT est relativement parvenu à faire taire les rebelles. Juste pour pouvoir terminer son mandat le plus ou moins décevant. Tant pis pour le futur, le locataire de la colline la plus réputée et convoitée du Mali ! Puisqu’aucun homme n’a reçu de la nature, le droit de commander aux autres ; il va partir et après qu’adviendra-t-il ? Allez-y le savoir. La liberté est un présent du ciel, et chaque individu de la même espèce a le droit d’en jouir aussitôt qu’il jouit de la raison, disait Dénis Diderot. Donc ATT a eu raison de jouir de sa liberté, mais a-t-il aussi eu raison d’orienter notre pays sur un chemin infernal ? Mon opinion répond par la négative. Car savons-nous, les hommes, ce qu’ignorent les diables. Ignorons-nous ce que savent les diables. L’histoire moderne du Mali que personne n’oublie est celle de mars 1991, mais le moment que tout le monde ignore ne sera pas non plus celui des anges. L’après ATT verra le retour des « rebellions » de tous les bords du Mali et la montée de l’AQMI que j’ai bâti AQNM (Al-Qaïda au Nord Mali). Chacun serait près pour l’assaut des voleurs, démagogues et j’en oublie volontiers. Ce serait le moment de lutter pour que sur notre aire renaisse de la rose.

YAYA S. GUINDO

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