Campus Universitaire de Badalabougou :Le calvaire des pensionnaires

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Réputé aux yeux de nombre d’universitaires (maliens comme étrangers) comme un lieu exemplaire, l’internat de l’université de Bamako sise sur la colline de Badalabougou est pourtant (de nos jours) un cauchemar pour ses protégés.

Qu’à cela tienne, il enregistre de plus en plus une grande affluence des nouveaux bacheliers. Du Mali, comme d’autres pays de la sous-région.

En effet, l’avantage de cette structure, c’est qu’elle permet à ses locataires non seulement de payer moins pour vivre dans des locaux officiels, mais d’être à côté de leurs salles de classes.

En plus, sur les lieux il y a des restaurants adaptés au milieu estudiantin. Cela dans le but d’éviter de subir les supplices d’une famille d’accueil.

Triste est cependant la réalité du terrain.

Ainsi, venant d’un environnement familial harmonieux avec trois repas par jour, les bacheliers se rendent comptent qu’ils se sont trompés. Puisque l’endroit de renom est insalubre et surpeuplé.

En d’autres termes, la réalité de ce nouvel espace de vie produit un désenchantement. Conséquence, les locataires se retrouvent confrontés à des problèmes d’insalubrités, de mauvaise qualité des repas vendus non seulement à la cantine, mais aussi ailleurs dans la cour. Ainsi, ce nouvel environnement a engendré, le vol et les agressions physiques.

D’autres étudiants notamment les filles ont pris le chemin de la prostitution.

Aussi, de l’inscription jusqu’à la première nuit, on reste sur sa faim. Que de surprises désagréables. Car rien de ce qu’on dit de ce lieu n’est réel.

D’abord un rang kilométrique devant la vendeuse du M.P.C. entendez par la Macaroni- Pain Cho, mélange résistant et à moindre coût qui permet à la fois d’économiser et de tromper sa faim pendant de longues heures. Ensuite, arrive la répartition dans les chambres, qui provoque un remue-ménage extraordinaire entre les anciens et les nouveaux communément appelés « bleus ».

Chacun voulant avoir un lit pour éviter de poser son matelas à même le sol. Car si vous n’avez pas la chance de figurer parmi les huit premiers (sur vingt au moins chez les garçons) vous ne ferez que figuration dans la chambre.

Le campus universitaire de Badalabougou est un enfer.

Rokia Berté

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