Un vent d’incompréhension souffle à la Faculté d’Agronomie et de Médecine Animale (FAMA) de l’Université de Ségou. Depuis, la tension est montée d’un cran, au point que le personnel octobre enseignant-chercheur et administratif a entamé, le lundi 17 octobre 2022 une grève illimitée. Si des faits sont reprochés à des Chefs de DER et au Vice Doyen et Doyen par Intérim, ce dernier en revanche, a rompu le silence et se porte en faux contre les accusations contre sa personne.
C’est devenu compliqué entre l’administration et le personnel enseignant-chercheur et administratif de la FAMA de l’Université de Ségou. Pratiques tendant à plonger la Faculté dans l’abîme, blocage de l’argent des heures supplémentaires des enseignants. Voilà, entre autres, ce que l’on reprocherait à certains Chefs de DER et au Dr Boubacar MARIKO, Vice doyen et Doyen par intérim de la FAMA de l’Université de Ségou.
Très remonté, le Collectif du personnel Enseignant-Chercheur et administratif de la Faculté d’Agronomie et de Médecine Animale de l’Université de Ségou a rendu public un communiqué dont la teneur suit : « Nous décidons d’observer un arrêt de travail illimité et la suspension de toutes les activités pédagogiques à la FAMA à compter du lundi 17 Octobre 2022, pour exiger l’organisation des élections des chefs de département et celle du doyen, la signature des attestations de service fait, la signature des états des frais de transports des enseignants vacataires, l’ouverture des Masters pour l’année 2022-2023 et la proclamation des résultats ».
Le Vice Doyen et Doyen par Intérim accusé, se lave de tout soupçon !
Face aux nombreuses accusations portées contre sa personne, le Vice Doyen et Doyen par Intérim de la FAMA de l’Université de Ségou, Boubacar MARIKO, donne sa version des faits. « La FAMA, à travers ma modeste personne, est victime de sa détermination à ne pas laisser l’Université de Ségou sombrer. Le rectorat a réussi à nous diviser pour mieux régner et cela depuis fort longtemps. Des actions de sabotage de certains chefs de DER ont été régulièrement rapportées au Recteur qui n’a jamais daigné réagir », révèle-t-il.
Dans sa protestation, le Vice Doyen se lave de tout soupçon et se voit plutôt comme une victime. «On m’accuse de ne pas communiquer, combien de fois j’ai dénoncé des pratiques qui bloquent le fonctionnement de la FAMA ainsi que des injustices à mon encontre, j’ai rarement vu des réactions, surtout pas de ceux-là qui s’activent aujourd’hui, lorsque la situation est devenue exécrable devant tous. Au moins deux fois, les cours que j’anime me sont retirés pour les attribuer à d’autres enseignants qui ont déjà beaucoup plus d’heures, quand je proteste, rien ! C’est un non événement pour tous. Comment aller vous réagir à ma place ? ».
Quid des attestations ?
Le Vice Doyen souligne : « Quand j’ai reçu les attestations de service, tout de suite j’ai demandé les documents justificatifs, j’ai fait face à une résistance qui fait douter même de l’honnêteté de ceux qui détiennent ces documents. Cela n’est pas nouveau, les chefs de DER n’ont jamais voulu jouer la transparence dans la gestion des heures supplémentaires et tout le monde le sait à la FAMA ». Aussi, explique-t-il : « lorsque j’ai reçu tous les documents en main, j’ai demandé l’assistance des chefs de DER pour procéder à la vérification, chose qui devrait être faite en amont. Cela pour diligenter le travail. Mais hélas ! Ils m’ont fait comprendre que c’est à moi de faire ce travail et à eux de fournir les réponses à mes remarques. Le travail est trop volumineux pour une seule personne, malgré cela, j’ai fait un échantillonnage. J’ai découvert des cas de fraudes flagrant (heures attribuées à des enseignants qui n’ont jamais enseigné à la FAMA, EDT dupliqués, même cours exécuté deux fois, jusqu’à 75h exécutées en une semaine selon EDT individuel…) et des incohérences de dates qui rendent presqu’impossible la vérification ».
Il poursuit : « tous les DER sans exception sont concernés. Se sachant particulièrement pris la main dans le sac, Dr Dicko a vite fait de convoquer, la veille de la rencontre de restitution de mes observations, une Assemblée des enseignants-chercheurs ». L’objectif était-il de me faire un chantage ? S’interroge le Vice Doyen, Dr Mariko qui argue que Dr Dicko a réitéré, encore, le Jeudi 06 Octobre 2022 avec certains enseignants très actifs qui savent aussi qu’ils sont concernés par cette histoire des heures supplémentaires.
Autres révélations !
Il s’agit des cas de fraudes dont la responsabilité n’incombe point, au Dr Mariko, le Vice Doyen de la FAMA.
Il martèle : « les notes de natation, un module, dit-on, jamais exécuté, ont été attribuées aux étudiants sans informer personne dans l’administration ; même lorsque le Dr Dicko a présidé la délibération quand je me suis retiré après l’ouverture, pour me consacrer à la vérification des heures malgré mon état de santé ce jour ci. Même chose pour les notes de stage en AE. C’est pour cela que j’ai bloqué la publication de ces résultats. Et le rectorat est informé de cela ».
Il ajoute : « Suite à mon invitation, les chefs de DER ont fait appel au Vice-Recteur en renfort comme pour me contraindre à signer ces attestations qu’ils savent tous empreintes d’incohérence et de fraude. Certains dont le chef de DER Agroéconomie Dr Tidiane Diarisso et le coordinateur des Masters Dr Cheick Oumar Kangama viennent me manquer de respect comme ils l’ont toujours fait lors des réunions hebdomadaires lorsqu’ils participaient ».
Et le Dr Mariko de continuer : «J’ai remis mes observations et j’étais prêt à signer après correction malgré le fait que les chefs de DER ont fait exprès de ne pas me montrer ces heures supplémentaires avant envoi et que chacun d’eux ait plus de 250h supplémentaires et moi 61h (les modules que j’ai choisis ne m’ont pas été donné), l’ancien doyen 300, le Vice-Recteur 227 (un mois de cours sans interruption de la semaine du 04 Avril à celle du 02 Mai). Mais j’ai vu que ce n’est tout simplement pas possible, sauf à prendre un risque inutilement pour des personnes qui ont montré toute leur haine à mon encontre ».
Le Vice Doyen MARIKO explique : « J’ai finalement retourné les dossiers aux chefs de DER et la lettre adressée au Recteur informant de mon impossibilité à signer ces documents, leur ont été adressée après ». Avant d’ajouter : « C’était naturellement à eux d’informer les enseignants, ils ne l’ont pas fait jusqu’à ce que les enseignants commencent à manifester leur impatience et mécontentement. Je n’ai toujours pas la réponse du Recteur. Les documents de ces heures supplémentaires se trouvent avec les chefs de DER et à la FAMA, celui qui le souhaite peut les voir et saura si je peux sans risque ou pas signer ces documents ».
Toute la vérité sur l’histoire du Master !
Pour ce qui est du Master, le Vice Doyen précise que le coordinateur a refusé la tenue de la rencontre avant l’ouverture. Pire, il poursuit : « Il a catégoriquement refusé de venir dans mon bureau sous prétexte qu’il est handicapé. J’ai proposé une salle au rez-de-chaussée, il a toujours refusé. Quand le Vice-Recteur l’a appelé pour participer à la réunion de restitution de mes observations sur les documents des heures supplémentaires, il a dit, et tout le monde l’a entendu, qu’il peut monter les escaliers sans problème et il est venu dans mon bureau ». Et le Vice Doyen de renchérir : « Quand j’ai convoqué la réunion sur les Master et qu’il a finalement accepté, il m’appelle beaucoup plus tard pour annoncer qu’il était en route. Face à l’absence des deux chefs de DER directement concernés (Agroéconomie et Génie Rural), de l’agent comptable et du coordinateur des Master lui-même, l’assistance a décidé de lever la séance ».
Toutefois, le Vice Doyen a tenu à préciser que « le coordinateur des Master a catégoriquement refusé d’organiser l’atelier d’attribution des modules du Master, alors qu’il faisait partie de ceux qui s’impatientait de son organisation concernant le niveau Licence. Il a été soutenu en réunion de décanat par certains chefs de DER ».
Mieux, le Vice Doyen Dr Mariko dit comprendre pourquoi, ce dernier a animé des cours loin de sa spécialité alors que le spécialiste Docteur est présent à la FAMA, cela à au moins deux reprises. « Je m’en suis rendu compte bien après puisqu’il refusait de m’envoyer les emplois du temps », se rappelle bien, le Dr Mariko qui conclue en ces termes : « On m’accusera toujours de constituer un blocage à la FAMA, la vérité finira par triompher ».
Adama Coulibaly