Bras de fer autour de la session unique à la Flash : A qui profite le dilatoire ?

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La Faculté des lettres arts et sciences humaines (Flash) fait l’objet d’un bras de fer opposant les étudiants à leur administration. Qui vient d’imposer "sa session unique" à des étudiants qui ne veulent rien entendre.

En effet, à la Flash, si les enseignants exigent une session unique, les étudiants eux s’y sont opiniâtrement opposé. Longtemps crainte par ces étudiants, la session unique apparait comme une arme à double tranchant.

Les motivations des étudiants à repousser l’alternative de cette forme d’évaluation tient principalement au fait que ça leur accorde très peu de chance de passer pour une classe supérieure.

Pour manifester leur désaveu, ils n’ont pas manqué d’initier des activités pour afficher leur désaccord. La marche pacifique qui s’est déroulée il y a quelques jours s’inscrivait dans ce cadre.

Pourtant, après 4 mois de grève (de mars à juin dernier) les cours semblaient reprendre sur les chapeaux de roues. L’année universitaire avait repris, peut-on le dire, normalement au mois de juin dernier. Et ce, après de nombreuses tractations entre le gouvernement et les enseignants. Et l’on était arrivé à la conclusion que l’année allait se terminer en beauté. Seulement voilà : l’option de la session unique délibérément choisie par l’administration de l’école vient paraître comme un cheveux dans la soupe. Du coup, au lieu d’avoir neuf mois de cours normaux, les étudiants n’auront étudié que trois mois.

En fin août dernier, l’administration de la FLASH a annoncé la tenue des examens de fin d’études pour la mi-novembre. Signalons que la faculté fait d’habitude deux sessions. Ces deux sessions arrangent les étudiants parce que rares sont ceux qui réussissent toutes les épreuves dès la première. La majorité mise plus sur la seconde pour valider le reste des matières. La FLASH a un système assez particulier et différent de celui appliqué dans les autres facultés.

Il s’agit notamment du système des unités de valeurs (UV). A partir de la deuxième année, l’étudiant est obligé de valider toutes les UV car, chaque matière devient une dominante obligatoire. Autrement dit, même si l’on a 20 de moyenne dans une matière et 9 dans une autre, on redouble la classe parce qu’elles ne se complètent pas. Ce système a longtemps été décrié par les étudiants eux mêmes, mais également par certains enseignants. Une session unique équivaudrait donc à un aller simple pour l’échec pour un grand nombre d’étudiants.

C’est l’une des raisons parmi tant d’autres, qui ont poussé Association des Elèves et Etudiants du Mali (AEEM) à décréter le boycott des examens pour montrer leur désaccord vis-à-vis de cette session unique.

Un des membres de l’association se plaint d’ailleurs du fait que « les professeurs font leurs bêtises et veulent que les étudiants payent les pots cassés. »

 

 

Force est de déplorer que cette faculté ne fait que péricliter. Elle est le théâtre de nombreux blocages tous les ans, malgré le fait qu’elle a, pendant longtemps figuré parmi les meilleurs du pays.

En effet, depuis sa création en 1996, d’excellents étudiants en sont sortis. Elle faisait partie avec la FAST et la Faculté de médecine, des écoles supérieures stables, ne connaissant pas de grèves intempestives. Aujourd’hui le pays manque d’étudiants valeureux, travailleurs, la plupart préférant obtenir tout par la facilité. C’est surtout à cause de ces arrangements que nos étudiants ont perdu toute notion d’apprentissage réel.

 

 

 

 

David DEMBELE

 

Le niveau d’étude a fortement chuté et pour s’en convaincre, il suffit de tenter d’avoir une conversation en français avec un étudiant malien.     

Il parait évidemment inadmissible que les étudiants payent pour les erreurs des enseignants. Cependant, à en croire un chef de département, la tenue de deux sessions est théoriquement impossible. Si cela se fait, il sera impossible de démarrer l’année prochaine aux dates normales. Le doyen de la FLASH, Salif Berthé explique que « si les examens ne commencent pas d’ici le 15 de ce mois, ce sera inévitablement l’année blanche».     

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