Oumar Diallo : Etudiant en licence
« Depuis 2011 à nos jours, je n’ai pu obtenir ma carte bancaire, et même toucher un franc de mon argent. Pour avoir ma bourse, on m’a dit de faire une mise à disposition, je l’ai fait depuis le mois de mai 2011. Le résultat est RAS (rien à signaler). Auparavant c’était l’agence de Djélibougou qui était chargée de notre affaire, j’y ai été plusieurs fois en vain. Vraiment j’en ai marre de cette situation ! »
Alpha Thiero : Etudiant en 6ème année
« Ma carte est bloquée depuis 2011, plus précisément le mois de septembre. Depuis que j’ai eu ma carte, je n’ai fait que trois opérations avec, après quoi elle a été mise à restriction. Jusqu’au moment où nous sommes, elle n’est pas débloquée. Vous ne pouvez pas comprendre toutes les souffrances que j’ai endurées ! J’ai été moult fois à l’agence de Djélibougou, là bas aussi pas de solution. J’ai même été dans deux agences d’Ecobank en dehors de la capitale dont celle de Markala et de Ségou. Toujours est-il que je n’ai pas pu avoir ni mon argent ni ma carte débloquée. Vraiment je lance un appel aux autorités, à travers Le Flambeau, dans le cadre du rétablissement de l’ancien système. C’est meilleur que celui d’Ecobank. »
Yacouba Sanogo : Etudiant en 4ème année
« Je suis devant l’agence d’Ecobank depuis 06h du matin, je ne suis pas le premier bien sûr, regardez la liste il y a plus de 150 personnes inscrites. Voilà donc 08h passé qu’ils viennent appeler quarte personnes. Mon problème ici c’est ma carte, qui a été bloquée depuis novembre 2011. Mais j’ai effectué une mise à disposition pour avoir sept mois de bourses et le trousseau. Ce qui m’a empêché de faire une autre mise à disposition soi-disant que la mise à disposition n’est faisable qu’une seule fois. Et pourtant toute la somme ne vient pas un seul coup, c’est eux qui gaspillent notre argent. Parce que parfois ils mettent seulement deux mois et ensuite encore deux autres. Voila le problème! Moi, j’ai urgemment besoin de mon argent. Un agent d’Ecobank m’a donné rendez-vous aujourd’hui, il va gérer mon cas en contrepartie d’un pot de vin. Je n’ai pas d’autre alternative, j’ai dans mon compte environ cent mille dont j’ai énormément besoin. Et puis, avec l’AEEM, on avait programmé une réaction musclée contre Ecobank mais, si la situation demeure comme ça, on va passer à la vitesse supérieure dans les jours à venir. Trop c’est trop ! »
Oumou Ibrahim Ongoïba : Etudiante en 3ème année
« Je n’ai jamais reçu une carte bancaire depuis le début de cette bancarisation. J’ai fais une mise à disposition pour avoir cinq mois de bourses et le trousseau. Ce système quand même ne m’arrange pas du tout. Ce n’est plus la peine, nous sommes en novembre et jusqu’à présent certains étudiants n’ont pas pu toucher même un franc de leurs bourses et trousseaux. Vraiment c’est la désolation ! Dans ce le système d’Ecobank il faut faire tout pour ne pas avoir le problème sinon vous êtes foutu, car à Ecobank, ils n’ont pas de solution aux problèmes. »
Dakouo Marie Regina : Etudiante en 4ème année
« Je n’ai pas pu avoir ma carte bancaire. J’ai reçu une part de mon argent à travers la mise à disposition, donc c’est le reste qui me fait vivre tout ce calvaire. Je préfère l’ancien système, cette bancarisation est vraiment difficile à assimiler, car ici c’est pire que ce qui se passe dans les facultés. Ici, il n’y a que le clientélisme, le favoritisme… »
Antimbée Djiguiba : Etudiant en 2ème année
« Je n’ai pas la carte. Pour une fois, j’ai fait une mise à disposition sur la colline mais je n’ai pas pu avoir mon argent. C’est au niveau de Djélibougou que j’ai pu avoir une part de mon argent. Je ne vois rien d’extraordinaire dans cette bancarisation. Il est temps que les responsables d’Ecobank revoient la situation, et aussi les autorités chargées de cette gestion des bourses des étudiants pour trouver une solution adéquate. Sinon ça ne va pas du tout ! Les étudiants sont nombreux pour une seule banque, c’est pourquoi les bruits courent qu’Ecobank a perdu 40% de ses clients. Mais c’est tout à fait normal… Chaque jour on fait le rang devant la banque. Vraiment ce n’est plus la peine ».
Propos recueillis par
SEYDOU KARAMOKO KONÉ