Bancarisation des bourses : La confusion est grande, les omis ne savent plus à quel saint se vouer 

0

Depuis le début de son processus jusqu’à nos jours, la bancarisation suscite de nombreux mécontentements  chez les étudiants des différentes facultés et grandes écoles de l’université de Bamako. Tantôt certains étudiants refusent d’y adhérer parce qu’ils n’y croient pas tout simplement, tantôt ceux qui y ont cru se retrouvent aujourd’hui dans une confusion si grande qu’ils ne savent plus à quel saint se vouer. Les omis ou du moins les victimes de la bancarisation sont aujourd’hui  dans une anxiété si délicate que  les responsables du Centre National des Œuvres Universitaires ont l’obligation morale de leur tenir un langage de vérité. Leur problème sera-t-il résolu ? Si oui, Quand, Si non, pourquoi ? Qu’est ce qui se cache en réalité derrière  cette situation qui n’arrive toujours pas à tirer sa révérence ? Ecobank et le CENOU auront-ils failli à leur engagement vis-à-vis des étudiants maliens ?

Amadou Hampâté Bâ  ne disait-il pas dans son ouvrage intitulé ‘’L’étrange destin de Wangrin’’ : « Les fesses courent toujours un danger tant que le scorpion reste dans un pantalon si bouffant ».  Ce n’est pas un cours « Hampâtein » qu’on prétend vous donner à travers cette pensée,  mais juste un aperçu sur les difficultés auxquelles sont confrontés les étudiants omis des cartes bancaires.

En effet, depuis des mois, certains étudiants ont été omis sur la liste des boursiers. Cette situation, émanant en principe d’une défaillance du centre national des œuvres universitaires et de son partenaire Ecobank, les prive de carte magnétique donc de leurs bourses dans la mesure où l’accès à l’argent est conditionné à cette dernière. Qu’à cela ne tienne, les victimes en l’occurrence les étudiants omis effectuent nuit et jour le déplacement dans l’espoir d’obtenir leurs cartes bancaires. Aujourd’hui,  après plusieurs mois d’attente, la patience a atteint son paroxysme. Ils réclament  non seulement d’être mis dans leurs droits, mais aussi des éclaircissements de la part du CENOU et ECOBANK qui sont restés jusque là passifs face à leur situation.

Pour cet étudiant, le Cenou et Ecobank ont perdu leur crédibilité « Quand on approche les agents d’Ecobank, ils nous demandent de rentrer en contact avec le service des bourses du Cenou. Quand on se retourne vers ces derniers, ils nous renvoient aux agents d’Ecobank. Aucune structure n’arrive à nous donner de simples éclaircissements. Je n’ai plus confiance ni au Cenou, ni à Ecobank  et je crois que nos bourses ont été détournées ». Une autre étudiante plus désespérée ajoute « j’ai été l’une des premières personnes à m’inscrire sur les listes pour la bancarisation, mais aujourd’hui je vous avoue que je regrette. Je croyais échapper à toutes les humiliations que les membres de l’AEEM nous faisaient subir devant les guichets, mais aujourd’hui je préfère plus les souffrances dans les rangs que cette histoire de bancarisation ». Un autre plus relaxe conclu « la bancarisation en soi est une bonne initiative, le seul problème est que les responsables en charge de son exécution ont montré leurs limites »…

Au regard de ces différents témoignages, des questions méritent d’être soulevées : Qu’est ce qui se cache en réalité derrière  cette situation qui n’arrive toujours pas à tirer sa révérence ? Ecobank et le CENOU auront-ils failli à leur engagement vis-à-vis des étudiants maliens ? Sont-ils encore à mesure de mener à bon port ce projet tant important pour notre système d’enseignement supérieur ?

Une chose est certaine, la bancarisation est une initiative salutaire qui mérite d’être soutenue. Encore faut-il que les différentes autorités en charge de la question fassent preuve de responsabilité et de compétence. Il est aussi du devoir des leaders de l’AEEM, de s’impliquer activement dans cette question afin que tous les étudiants lésés soient rétablis dans leur droit. Quant aux victimes, elles ont intérêts à s’organiser afin de mieux défendre leur cause. La bancarisation est, aujourd’hui et de manière inéluctable, une bombe à retardement qui mérite d’être désamorcée au risque de ne plonger l’université dans une situation chaotique.
MOHAMED SOULEYMANE DIALLO, STAGIAIRE

Commentaires via Facebook :