Conçue comme un moyen de facilitation de l’accès des étudiants à leurs bourses d’études, la bancarisation dans sa réalité demeure une impasse voire même un échec pour les étudiants sujets à cette initiative salutaire devenue tout à coup une oubliette pour nos autorités et une affaire d’intérêts pour l’ECOBANK. C’est que nos autorités administratives scolaires et celles de l’ECOBANK cachent bien des choses aux étudiants et à l’opinion Nationale.
Certes, la bancarisation de la bourse des étudiants du Mali a déjà échoué. Du moins selon ce qui s’est passé et se passe encore entre les étudiants sujets et l’ECOBANK, rien n’est encore totalement réussi, excepté peut-être à la FSJP où beaucoup d’étudiants ont touché à la totalité de leurs bourses. Cependant, certains étudiants, en particulier ceux de l’ENSUP/ FLASH (et peut-être bien d’autres facultés) n’ont touché aucun sous, en particulier les étudiants de la 2èmr, 3ème et 4ème Année. Ces derniers n’ont même pas encore obtenu leurs cartes bancaires ! D’autres n’ont perçu que de 3 à 6 mois de bourses, précisément au début de ce mois. Pour tous ceux qui n’étaient pas boursiers l’année précédente, c’est la confusion. Malgré le fait que la carte bancaire est sensée enregistrer toute la totalité de la bourse et du trousseau, beaucoup d’étudiants continuent d’attendre le reste de leur argent avec ces cartes qu’ils détiennent depuis le mois de Juin. Doit-on croire que ces derniers ont été victimes du capitalisme de l’ECOBANK ou des agents scolaires en charge ? De toute évidence, les étudiants commencent à méditer sur le piège qui leur a été tendu dans ce brouillard des comptes.
D’autant que certains souhaitent le retour devant les guichets des économes. A en croire, le comité AEEM serait en complicité avec l’ECOBANK dans cette opportunité de paiement des bourses estudiantines. C’est peut-la raison pour laquelle elle n’hésite pas à protester et travaille d’ailleurs dans l’ambiance avec les services de l’ECOBANK. Nous voilà presqu’au mois de Septembre alors que beaucoup d’étudiants boursiers font encore le va-et-vient dans les couloirs de l’ECOBANK dans l’espoir de retirer leur petite somme. Les promesses tendres faites aux étudiants et à l’opinion Nationale par nos autorités lors de la mise en place de l’initiative de la bancarisation des bourses estudiantines n’ont pas eu leur effet escompté, le silence et le désintérêt règnent encore. Devant ce silence coupable, on ne doute plus que nos autorités scolaires chargées de la bancarisation des bourses estudiantines et leurs partenaires de l’ECOBANK veulent prélever leur capital sur cet argent tant attendu par les étudiants avant de le leur donner totalement. Donc, le retard du paiement et de la délivrance des cartes bancaires est, selon une source estudiantine et les observateurs avertis, à l’avantage des agents qui ont la charge, sinon l’argent est à la disposition des étudiants depuis belle lurette. Alors pourquoi ne pas le leur donner à temps ? Pis encore, les agents devant ouvrir les comptes aux étudiants à l’ECOBANK profitent du retard volontaire ou ferment les comptes avant 15 h, alors qu’une foule innombrable d’étudiants est dans l’attente. « Nous comprenons leur façon, c’est un piège tout tendu à nous et si l’Etat ne prend pas ses responsabilités vis-à-vis de cette situation, nous finirons par tomber dans leur mât », déplorait un étudiant de la FLASH. Si cela doit continuer ainsi, le retour des étudiants à la queue lé-lé vaudrait mieux, puisque trop de retard de paiement peut aisément compromettre le succès des étudiants. On sait bien que leurs conditions de travail et de réussite dépendent en partie de leurs moyens financiers. On a beaucoup décrié la fraude des anciens économes qui en avaient la charge des bourses et voilà que la bancarisation qu’on a crue fiable et transparente et qu’on a confié à l’ECOBANK dégage le même effluve. Au Mali, on aime que les postes et les honneurs, nul ne s’assume. Paradoxalement, l’Ecobank ne comprend pas l’opportunité qui lui a été donnée par le gouvernement. Elle compromet sa fiabilité, son assurance et son succès à travers tout le pays et même au-delà.
Devant cette situation déplorable, nous interpellons fortement nos autorités scolaires et celles de l’ECOBANK d’octroyer immédiatement le reste des bourse aux étudiants qui en ont trop souffert à cause de cet argent minable et auquel ils ont le plein droit, tout cela dans ce mois béni d’ALLAH, pour atténuer les souffrances qu’ils endurent.
Ibréhima DIAMOUTENE