Bamako, les étudiants vivent le martyre sur le campus universitaire (Reportage)

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Un étudiant de la Faculté de médecine en train de montrer l’état crasseux des toilettes de sa chambre qu’il partage avec quatorze autres

Des toilettes crasseuses, des couchettes superposées, des murs qui suintent ou encore le manque de sommeil, les étudiants maliens habitant le campus universitaire vivent un calvaire au quotidien. Reportage exclusif de maliweb.net !

maliweb.net –  Une table, trois lits superposés, un petit lavabo et une armoire sur lequel sont entassés des habits et des cahiers. Hama vit ici avec huit autres de ses camarades étudiants au premier étage de l’internat de la Faculté de médecine de Bamako. A côté de l’hôpital national du Point G.  « C’est chez nous… Normalement, nous ne sommes que huit ici, mais il arrive qu’on dorme à 12 à raison de deux par couchette, souvent même plus », affirme Hama. Au même moment, il  dégage des tasses et gobelets qui obstruent le seul passage qu’offre la pièce.

Au beau milieu de la chambre, est posé un récipient pour recueillir l’eau qui s’écoule du plafond. « Juste au-dessus de nous, il y a des toilettes et depuis quelques temps maintenant, le mur suinte et l’eau des latrines descend directement dans la pièce », explique tout sourire un étudiant surnommé « Catalyseur ». L’électricité, elle, est coupée depuis deux jours.

A gauche de l’entrée, un petit couloir conduit à trois toilettes. Des rideaux servent de porte. A l’intérieur, une petite table sert de réceptacle pour brosses et pates dentifrices. L’odeur est répugnante. « Ici aussi, le mur suinte et il arrive que l’eau des toilettes d’en haut nous tombe dessus pendant qu’on se lave », regrette un autre, le torse nu. Il vient juste de prendre une douche.

Une tasse de riz sur les genoux, un autre affirme que cette situation « fait très mal » à ses camarades et lui. « Comment peut-on vivre dans cette galère en tant qu’étudiant dans son propre pays… Est-ce cela la vie d’un futur médecin ? », S’interroge-t-il d’un  ton indigné.  « Il faut que ça change », ajoute Moussa, en train de feuilleter un magazine. A la tombée de la nuit, certains abandonnent les chambres pour réviser leurs leçons sous l’éclairage public, dans l’amphi ou dans l’enceinte de l’hôpital. Les autres en profitent pour se payer un petite somme. « Nous dormons très mal et cela a des impacts sur nos résultats en fin d’année », se justifient-ils.

« Le village »

A une centaine de mètres de l’internat, se trouve « le village ». Il est constitué de maisons en location. C’est ici que Soumaïla et son ami vivent. Ils se cotisent pour assurer la location d’une chambre unique à 20 000 FCFA le mois. Deux matelas à terre, trois valises sous une petite table et un ventilateur, les deux étudiants s’estiment plutôt « à l’aise ».

Seul couac : les bourses que le gouvernement leur doit mensuellement accusent plus de cinq mois de retard. « Le locataire est encore patient avec nous, mais il arrive des moments où il vient nous offenser et il repart… Nous le comprenons », explique Soumaïla, aujourd’hui seul dans la pièce. Son ami se trouve actuellement à Mopti. Il y a deux ans, il a passé avec succès le concours de l’Institut de formation des maîtres (IFM) qu’il suit en même temps que ses études de médecine. Ce lui fait gagner deux bourses. « Souvent, ça nous aide à payer le loyer à temps », affirme Soumaïla.

Pour autant, ces étudiants affirment ne pas se laisser décourager par ces conditions précaires. Chacun se bat quotidiennement pour continuer à nourrir ses rêves.

Aboubacar DICKO (maliweb.net)

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5 COMMENTAIRES

  1. Quand j’etais encore a la la FAST sur la coline du savior, les conditions etaient encore pire. C’etais horible l’experience du Campus.

  2. Je suis sûre que même les cafards refuseraient de vivre dans ce taudis . 🙁
    Ce logement insalubre présente un danger pour la santé de ses occupants . Le gouvernement doit prendre des mesures nécessaires pour faire cesser cette situation .
    En revanche , vous devez apprendre à entretenir ces lieux et les utiliser normalement .8 , 12 , 14 dans une si petite chambre ! C’est tout simplement invivable .
    Bon , eh bien ,bon courage pour les cours .

  3. je vais vous dire mes chers amis, c’est vrai l’état doit faire bcp dans la construction de résidences étudiantes, certes vrai mais il faut apprendre a ces étudiants le savoir vivre !!! ce jeune homme doit avoir honte de nous décrire une chambre mal construite, mais il faut rappeler que l’entretien d’une chambre incombe aux étudiants si vous dormez a douze dans cette chambre soyez conscient que ibk ne passera pas une seule seconde chez vous à d’assainir votre lieu de vie c’est très simple si a cet age et de surcroît étudiant en médecine la première règle c’est l’hygiène …. l’état est responsable mais vous avez des devoirs vis a vis de cet état.

    • @tikoko45. Merci.” l’état crasseux des toilettes…” ce n’est pas votre bonne à tout faire qui va nettoyer ça à votre place!Sinon de l’eau qui shunte et tout autre problème relatif à l’architecture même du bâtiment relèvent de la charge de l’état.

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