Chaque année au Mali, après la proclamation des résultats des examens officiels, le choque causé par la note de délibération est devenue une tradition. Le constat général est que le niveau scolaire est en chute vertigineuse dans le pays. Pourtant, on a l’impression que rien n’est fait pour essayer de relever le niveau qui est déjà très bas.
Le processus d’enseignement et apprentissage implique plusieurs acteurs. En cas d’échec, chacun de ces derniers a sa part de responsabilité, en fonction de son degré d’implication dans le processus. La responsabilité de l’échec revient bien entendu à l’élève, mais celui-ci n’est que le dernier maillon d’une longue chaîne qui commence dans les ministères en charge de l’éducation, continue dans les établissements scolaires et se termine dans les domiciles.
Si on peut comprendre que les pouvoirs publics et les organes et structures en charge de l’organisation des examens essaient de contenter les parents en validant une réussite aux examens avec des notes souvent en-dessous de la moyenne, il est en revanche incompréhensible que les parents ne montrent pas plus d’exigence que cela en ce qui concerne la qualité de l’enseignement qui est dispensé à leur progéniture. Pie, le taux d’admission chute considérablement. A plus de 20 % seulement, tout le monde se réjouit, et les restent qui ont échoué ? C’est aux parents d’élèves de se poser cette question tout en sachant que ceux-ci, dans la plupart des cas, abandonneront au profit d’autres activités.
Depuis plusieurs années déjà, au Mali, il existe une association de parents d’élèves. Cette association est sensé accompagné les établissements dans leur mission éducative. Mais, elle n’existe pratiquement que de noms, car ne posant aucune action dans ce sens pour que les élèves et étudiants étudient dans de meilleures conditions. Elle assiste impuissant au bradage du système scolaire.
On s’étonne encore de voir des établissements scolaires où certains enfants prennent les cours dans des conditions exécrables souvent à même sol. On s’étonne encore de voir des établissements avec des classes de 100 élèves et plus. On s’étonne de voir des établissements sans enseignants, sans craie, sans bibliothèque, avec des tableaux illisibles, etc.
Même si ces problèmes peuvent être réglés par le ministère ou par l’administration de l’école, les parents à travers l’association des parents d’élèves, doivent proposer des solutions à leur niveau (car au final, ce sont leurs enfants qui ressortent abrutis de ces écoles qui déforment plus qu’elles ne forment). En acceptant que leurs enfants reçoivent une éducation au rabais, les parents ne se rendent-ils pas complices de leur échec autant à l’école que dans la vie ?
Selon Segné Sangaré, psychopédagogue, un examen se prépare en début d’année. Si l’année scolaire se déroule mal pour une raison ou une autre (mauvais tableau, insuffisance de bancs ou de matériel didactique, rareté ou incompétence des enseignants, grèves incessantes, etc.), il est clair que les résultats des examens seront également mauvais.
“Le plus choquant, c’est de voir des parents jubiler en apprenant que leurs enfants ont eu leur examen avec 9/20 de moyenne. Pourquoi l’association des parents ne s’est jamais levée pour dénoncer ces notes ? Les parents, au Mali sont-ils heureux d’avoir des enfants diplômés mais incapables de former une phrase qui contienne moins de 5 fautes ? Récemment à l’IUG, il y avait un problème et les parents n’ont rien fait“, s’interroge M. Sangaré.
Il est grand temps que les parents jouent pleinement leur rôle dans l’éducation des enfants en suivant de prêt le système scolaire. L’éducation c’est l’avenir d’une famille et de la nation tout entière.
A2K