BAISSE DU NIVEAU DES ÉLÈVES : À QUI LA FAUTE ?

5

Autrefois l’éducation des élèves était l’un des facteurs les plus importants dans la vie sociale et scolaire. Les parents et les enseignants veillaient à l’éducation des enfants à tous les niveaux. De nos jours, le niveau des élèves baisse de plus en plus. A qui la faute ?

Selon monsieur Ibrahim Bagayoko, enseignant à la retraite, les reformes éducatives maliennes de 1962 avaient pour objectif un enseignement de masse et de qualité en vue de former des citoyens lucides responsables capables de jugements critiques. « De nos jours, la reforme est devenue purement et simplement un enseignement de masse. Dans les écoles, les classes sont surchargées d’élèves. Beaucoup d’élèves ne participent pas correctement aux cours et en fin d’année les résultats scolaires sont médiocres », a-t-il dit. Au 1er cycle, à ses dires, pour accéder en classe supérieure, l’élève doit obtenir cinq de moyenne. Aujourd’hui, déplore-t-il, avec 3 de moyenne, les élèves passent en classe supérieure avec un niveau très bas. « Dans les écoles privées, les maîtres chargés des cours n’ont pas de formation pédagogique. Les méthodes d’enseignement sont bafouées d’année en année. Le niveau scolaire se dégrade. Les parents d’élèves ne surveillent plus les enfants à la maison. Et les fautifs sont les parents d’élèves, l’Etat, les maîtres et les promoteurs d’école », a-t-il soutenu.

D’après Seydou Diallo, parents d’élève, c’est une question très vaste. Cependant, selon lui, la baisse du niveau est due d’abord au système et à la politique même de l’éducation, ensuite, les autorités et les enseignants mal formés et mal payés. Il a enfin souligné la responsabilité des parents.

Ibrahim papa Traoré trouve que depuis quelques années, l’éducation malienne a perdu sa valeur avec le niveau très bas des élèves. « Quand on analyse cette situation, je dirai que l’Etat, les parents et les enseignants sont tous fautifs. L’Etat malien ne fait pas de l’éducation une grande priorité ; le système éducatif se dégrade de jour en jour. Les examens ne sont plus faits sérieusement avec la rigueur qu’il faut. Nous constatons que même si tu ne sais pas écrire ton nom, tu peux espérer décrocher un diplôme au Mali. La formation des enseignants n’est plus à la hauteur souhaitée ; il faut voir un peu les sortants de L’IFM ou de L’ENSUP qui, la plupart d’entre eux, ne sortent pas avec le minimum de niveau requis pour pouvoir dispenser un cours de qualité et ils passent à la fonction publique. Un enseignant sans niveau qui a de la peine à dire une phrase ne pourra pas former un élève », a-t-il déploré. Avant d’ajouter :« Auparavant les enseignants étaient très respectés à travers leur sérieux, leur rigueur, ils étaient des pères pour les élèves et pour eux les élèves étaient considérés comme leurs propres enfants, que cela soit à l’école ou dans la rue et chacun respectait le statut de chacun. Mais aujourd’hui, un enseignant et son élève courtisent ensemble, prennent du thé ensemble et bien d’autres. Concernant les parents, qu’ils sachent que leur rôle ne se limite pas à inscrire l’enfant à l’école, car c’est ce à quoi nous assistons aujourd’hui. Le rôle des parents est très primordial dans l’éducation des enfants. Ils complètent le travail des enseignants avec beaucoup de suivi et de contrôle sur l’enfant concernant ses études. Les parents se disent n’avoir plus de temps pour la famille et du coup ça devient comme dans la jungle, chacun fait ce qu’il veut. Les enfants sont mis au monde et ils sont laissés à eux-mêmes », a-t-il expliqué.

Pour Mme Sylla kadiatou Touré, directrice d’une école, le niveau de certains enseignants est tellement bas. Par exemple, dit-elle, certains enseignants ne peuvent même pas t’écrire un message en français sans que tu ne détectes des fautes grammaticales élémentaires. Cela est chez nous, à savoir des enseignants qui ne maîtrisent même pas le français. Pour rehausser le niveau scolaire, les uns et les autres ont souhaité la nécessité de revaloriser la fonction enseignante, de moraliser les examens, d inciter les élèves à la lecture, et faire en sorte que les élèves ne puissent plus compter sur les fuites de sujets pour passer aux examens.

Korotomou Bagayoko, stagiaire

Commentaires via Facebook :

5 COMMENTAIRES

  1. Sangre
    L’ajustement structurel imposé par les institutions financières internationales au Mali a permis à beaucoup d’enseignants de quitter la fonction publique alors que l’Etat en avait un besoin criard.
    C’était avant 1991.
    Pour avoir les financements des institutions financières internationales,le dictateur,au lieu de mettre de l’ordre dans les FINANCES comme l’avait fait SOUMANA SACKO pendant 6 MOIS,a préféré accepter de sacrifier des personnes chèrement formées par l’Etat du Mali.
    NOS VOISINS NE L’ONT PAS FAIT.
    Au BURKINA FASO,les enseignants sont recrutés directement à la fonction publique.
    J’ai fait le même constat au Gabon.
    Au Mali le concours est organisé pour intégrer la fonction publique alors que depuis l’école ils doivent être des fonctionnaires stagères.
    Au début du mandat d’ALPHA OUMAR KONARÉ,il n’y avait pas d’enseignants puisque non seulement on a laissé les enseignants partir à la retraite anticipée,mais on ne recrutait plus.
    Trop ont profité pour aller en occident.
    Notre ROI BITON DE SEGOU devrait en faire partie.
    Avec l’ère démocratique,la demande d’école s’est amplifiée alors que l’Etat a été poussé à ne pas investir pour cause d’ajustement structurel.
    On s’est ainsi trouvé avec des classes de 100,voir 200 élèves.
    On a été obligé de faire appel à des jeunes diplômés qui n’ont aucune formation d’enseignant pour pallier aux manques d’enseignants.
    Ça c’est la faute à ALPHA OUMAR KONARÉ???
    Lui a essayé d’améliorer un tableau très noir en construisant beaucoup d’école et à multiplier les écoles de formation d’enseignants,à encourager la création des écoles privées pour soulager l’Etat.
    Ses concurrents politiques,notamment les plus haineux,ont profité de cette situation de l’école, héritage de deux décennies de dictature militaire pour noircir son BILAN élogieux.
    Il était difficile avec l’état de l’économie en 1991 de sauver l’école malienne.
    Le Mal était déjà fait.
    Des générations d’élèves mal formés pour manque d’enseignants et de classes se sont succédés donnant ce qu’on constate aujourd’hui.
    J’ai vu un bachelier malien au Cameroun qui ne sait pas que la source du fleuve Sénégal se trouve en Guinée konakry.
    Il ne s’agit pas de maîtriser sseulement le français,mais d’avoir la connaissance.
    Ce type s’est aussi vanté d’avoir participé aux tabassages de DIONKOUNDA TRAORÉ en 2012.
    Avec cette dernière information,j’ai compris que la situation politique de notre pays est liée au niveau intellectuel de la jeunesse malienne.
    Elle est régulièrement manipulée par les hommes politiques.
    La dernière en date est celle de CHOGUEL MAIGA pour accéder à la PRIMATURE.
    En 2012,c’était IBK pour accéder à la MAGISTRATURE SUPRÊME.
    Chaque homme politique du début de l’ére démocratique a sa jeunesse,mais aucun de la génération post 26 MARS,à part MOUSSA MARA,n’arrive à s’imposer sur la scène politique.
    C’est aussi un signe,pas seulement de la mauvaise formation intellectuelle,mais du constat qu’elle ne se cultive pas.
    Quand on ne se cultive pas,on est facilement manipulé.
    Après,c’est pour tardivement dénoncer l’homme politique plébiscité.
    L’amour du matériel est aussi un signe de la mauvaise formation.
    Le dénigrement de l’enseignant et une AURA accordée aux HOMMES argentés le sont aussi.
    Quand des officiers subalternes ont pris le POUVOIR le 19 NOVEMBRE 1968,les esprits éclairés ont compris que ce pays va difficilement se relever.
    Qu’on le veuille ou non ce qu’on vit aujourd’hui a sa source à cette date maléfique que ce soit le niveau des élèves maliens que l’état de notre ARMÉE.
    OSER LUTTER,C’EST OSER VAINCRE!
    La lutte continue

  2. Sangre,Modibo a beaucoup fait pour l’education on le sait.
    Mais la mort de l’école Malienne c’est sous la democratie.
    GMT a au moins conserve 80% du niveau de l’école Malienne.
    Maintenant c’est combien?20%?
    La supprimation de la 1ere partie du bac fut les derniers clous du cercueil de l’école Malienne.
    Je connais des gens qui ont échoué 3-4 au bac 1ere partie serie TGC-Technique genie civil.Mais qui ont eu la 2eme partie une seule fois, en MTGC.
    Ils sont de tres bons ingénieurs aujourd’hui.
    Cela veut dire que la 1ere partie etait vraiment la connaissance.Pourquoi la supprimer?
    Quand sous couverts de la democratie on fait pire qu’une dictature il faut s’attendre a quoi?

    • Bonsoir

      ℳ⊗ℒ𝕀€ℜ𝔄Ŧ∁𝔄𝕀ℒℒ€_⊗∁∁𝕀𝓓€ℕŦ𝔄ℒ€

      Q𝕌𝔄Ŧℜ€_ℳ𝔄ℜ𝕀𝔄G€$_&_𝕌ℕ€_𝒫𝔄ℜŦ⊗𝕌Z$€

  3. Le mal est profond et vient en grande partie du mauvais comportement des grands democrates de 1991 à aujourd’hui ! Ces grands democrates s’ ils étaient travailleurs , honnêtes et compétents devaient corriger les fautes de Moussa ! Mais hélas ils ont été pires que lui , les conséquences sont ravageuses : malhonnêteté , médiocrité , incivisme pour ne dire que cela , de tous les côtés le mal est infini ! Pour corriger ce mal il faut arriver à réveiller les jeunes pour qu’ ils prennent en charge leur destinée , ainsi par la patience la persévérance et la détermination ils arriveront à rehausser les niveaux dans tous les domaines : il faut une prise de conscience collective ! Honte à ATT et Alpha , ils sont l’ incarnation des maux du Mali : quelque soit ce que Moussa a laissé , trente années étaient largement suffisantes pour redresser le pays à l’instar du Rwanda ! Ces grands democrates sont maudits , ils sont l’ incarnation du mal !
    Que DIEU sauve le Mali !

Comments are closed.