Des candidats réguliers et libres (CL) se sont vus omis sur la liste de candidature au baccalauréat malien session d’août 2021. Malgré l’alerte donnée par les candidats se trouvant cette situation peu reluisante pour l’école malienne, les autorités scolaires n’ont pas pu être à la hauteur du défi. Si le cas de certains a été réglé, d’autres n’ont eu que leurs yeux pour pleurer.
Un gros lot de candidats au baccalauréat malien session d’août 2021 ne sait pas à quel Saint se vouer. Et pour cause, le précieux sésame devient pour eux le maïs frais de l’au-delà. Ils n’ont pas pu composer à cause de l’omission pour certains, de doublon et changement de série pour d’autres.
Pour s’assurer de la présence de leurs noms sur la liste, ces candidats ont pris d’assaut les centres d’examen. Mais la désillusion fut énorme pour eux et leurs parents. La mauvaise surprise fut grande pour eux lorsque les listes de candidatures ont été affichées dans les différents centres d’examen. Car plusieurs noms des candidats réguliers et libres ne figuraient pas sur les listes.
A l’Académie de Faladiè, Mariam Diabaté n’en revenait pas. Son fils, Mountaga Diabaté, élève au lycée ‘’Bianson’’ était frappé par le cas de doublon. Même si elle a trouvé une solution au problème de son enfant jusqu’à 2 heures du matin, elle compatissait au malheur des autres parents d’élèves dont les enfants n’auront pas accès à la salle d’examen. Pour elle, ces cas ont été signalés depuis le lundi 16 août 2021, mais rien n’y fit. « Il faut trouver la solution à ce problème sinon les enfants des pauvres sont fatigués au Mali. Ici, il y avait plus de 300 personnes. Des enfants qui doivent faire l’examen demain, s’ils sont en train de chercher la solution à ces problèmes jusqu’à 2 heures du matin, qu’est-ce qu’ils vont écrire ? Comment peut-on construire le Mali avec ces genres de négligence ?», interroge Mariam Diabaté qui était munie de son éventail pour chasser les moustiques.
Très remontée, elle s’est montrée beaucoup plus pessimiste pour le Mali kura dont parlent les autorités de la transition à tout bout de champ. Non loin de Mariam Diabaté, une autre mère de famille se plaignait. Le nom de son enfant a été omis.
Emmanuel Sogoba est censeur de son lycée. Il dit avoir été confronté à deux cas de doublon qui ont trouvé une solution. A ses dires, ceux qui ont créé ces problèmes doivent les résoudre. Il pense que les autorités scolaires doivent changer de méthode de travail. Un autre témoin qui a requis l’anonymat s’en remet à Dieu, ne sachant plus ce qu’il devait faire.
Joint par nos soins pour savoir réellement ce qui n’a pas marché dans l’organisation de cet examen aussi sérieux, la réponse de la chargée de communication du département de l’Education a été plus que jamais laconique. Selon Salimata Dao, son chef de cabinet lui a fait part du cas d’une seule fille qui, dit-elle, a trouvé une solution. Ce, sur la base du rapport d’un responsable scolaire. Elle n’a pas été en mesure de préciser si ce cas vient de la rive droite ou de la rive gauche. Pour le reste, elle l’a banalisé en le liant au non aboutissement des transferts d’un lycée à un autre.
Il est temps de préparer les examens avec la plus grande attention. Un enfant privé de son droit le plus absolu, c’est-à-dire d’entrer dans la salle par la faute des adultes est sans doute préjudiciable pour lui, sa famille et le pays entier. Après la fuite de sujets au DEF, le ministère devait éviter des erreurs dans l’organisation du Bac. Mais hélas !
Est-il possible de construire le nouveau Mali avec des enfants laissés à leur sort. La ministre de l’Education nationale, Sidibé Dédéou Ousmane vient de rater terriblement son baptême du feu.
Bazoumana KANE