Le baccalauréat, l’un des examens, peut-être, des plus prestigieux de tous les ordres d’enseignements a pris fin hier mercredi, 6 juin 2007, sur toute l’étendu du territoire malien. Commencé le 4 juin, il a enregistré plus de 39 000 candidats de quatre sections confondues, notamment les sciences biologiques, les sciences exactes, les sciences humaines, langue et littérature.
Dans l’ensemble, l’évaluation s’est déroulée dans un climat serein dans le district. Il s’est déroulé, malgré tout, sur fond de crise occultée par les autorités politiques en générale et de l’éducation en particulier.
L’atmosphère d’avant et pendant
Contrairement à l’année dernière entachée par un grand bruit de fuite de sujets, de réseau de vente de sujets, cette année l’atmosphère d’avant examen était dans l’ensemble calme.
Nous avons interrogé quelques candidats aux Lycée Askia Mohamed, centre d’examen des élèves de la série langue et littérature de la rive gauche. Tous ont affirmé n’avoir entendu parler de fuite de sujets. Est-ce parce que nous étions en année électorale qui a fait que parents d’élèves et élèves étaient préoccupés à élire le président de la République ? Est-ce que ce sont les programmes qui ne sont pas allés à leur terme, ce qui donne moins de leçons à réviser aux apprenants ?
Dans tous les cas, il n’y avait pas cette hystérie généralisée chez les lycéens à vouloir aller à la rencontre d’un hypothétique sujet du Bac. On se rappelle encore, il y a seulement deux ans de cela, des copies de sujets, multipliées par on ne sait plus combien, circulaient à tout vent moyennant des espèces sonnantes et trébuchantes.
Sur le terrain, malgré quelques difficultés d’organisation, comme l’insuffisance de copies des sujets par-ci, le début tardive des épreuves sur par-là et les cas de cartes d’identité oubliées par des candidats, tout s’est bien déroulé. Les tentatives de fraude n’ont pas manqué comme dans toute session d’évaluation. Mais, c’était à des proportions gardées.
Le monde des élèves s’en remet-il à Dieu comme disait ce sujet de philosophie de la langue et littérature : ‘’La science rend Dieu de plus en plus grand et l’homme de plus en plus petit’’ ?
Le Bac sur fond de crise
Si l’examen s’est déroulé dans un climat serein, surveillé par le corps enseignant, il n’en demeure pas moins que c’était sur fond de crise. En effet, les professeurs contractuels, qui constituent près de 75 % du personnel enseignant de l’enseignement secondaire, technique et professionnel, font de la rétention de notes de composition du deuxième trimestre de l’année scolaire en cours. D’où, les élèves sont partis au Bac et peut-être bientôt au Cap (11 juin) et au BT (18 juin) sans leurs notes de classe. Les motifs de la rétention de notes portent sur le non paiement des primes d’hiérarchisation (en entier pour les ayants faits fonction et en partie pour les autres), la levée du blocage juridique concernant le plan de carrière des contractuels. Un blocage qui, selon le secrétaire général Tiémoko Dao, condamne ses militants à rester enseignant jusqu’à la fin de leur carrière professionnelle. Cette crise connaîtra-t-elle un dénouement au moment opportun ou est-ce qu’elle va s’enliser ?
Les examens programmés dans les deux ordres d’enseignement et se déroulent normalement.
Drissa Sangaré
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